Après l’épreuve d’un cancer du sein et d’une mastectomie, il faut du temps et beaucoup de patience à une femme pour se réapproprier son corps et l’aimer à nouveau. Et dans cette démarche de reconstruction aussi bien physique que psychologique, le sport est sans nul doute une aide précieuse, un allié, un moteur mais aussi plus symboliquement, le trait d’union entre le corps et le mental. Retrouver toute sa motricité pour retrouver à nouveau la sensation de son corps libre, voilà ce que représente le sport après l’opération. Et ses autres bienfaits, plus « pratico-pratiques », sont loin d’être négligeables : il permettra de lutter contre la fatigue chronique consécutive à la maladie, tout comme la prise de poids et jusqu’aux risques de récidives qu’il diminuera notablement. La conclusion est donc plus qu’évidente : après une mastectomie oui, on fait du sport, mais lequel ?
Des sports introspectifs pour la reconstruction
Le yoga, le Pilates, mais également le qi gong ou l’eutonie sont des activités idéales pour lutter, sinon apprendre à gérer, le sentiment d’angoisse que partagent beaucoup de femmes ayant vécu un cancer du sein. Suivies régulièrement, ce type de leçons leur permettra de lâcher-prise, un sérieux atout sur le chemin de la résilience. Par ailleurs et d’un point de vue plus anatomique, ces méthodes dites « douces » sont parfaites pour travailler la posture et retrouver un équilibre bien souvent devenu un peu précaire. Ils sollicitent tous les muscles profonds du corps tout en les étirant, cherchent à mobiliser toutes les articulations, et cela représente un entretien des plus efficaces du travail effectué en kinésithérapie. Enfin, ce type de mouvements améliorent grandement la circulation lymphatique en la stimulant, essentiel après une telle chirurgie.
Des sports d’endurance pour la valorisation
En ne perdant jamais de vue que ces instants sportifs doivent rester des moments agréables et que la bienveillance avec soi-même reste et restera toujours la priorité, se lancer des petits challenges progressivement et en douceur participera efficacement à retrouver une bonne estime de soi, à se sentir capable et à vaincre ses peurs. La marche dynamique, le vélo, la natation (dans ce cas-là la brasse de préférence) ou encore l’aquagym sont des choix parfaits et d’autant plus qu’ils peuvent être pratiqués en extérieur et donc participer à une meilleure oxygénation des tissus tout en boostant, comme par magie, le système immunitaire. Dans tous les cas, l’intensité à essayer de maintenir doit être moyenne. Le cœur doit s’accélérer un peu, sans jamais s’emballer. Un petit point de repère pour le savoir, autrement qu’en prenant votre pouls : vous pouvez faire votre activité tout en discutant avec une bonne copine !
En pratique après la mastectomie
Il faut juste attendre que les plaies de l’opération soient bien cicatrisées, et vous pouvez tout à fait reprendre le sport petit à petit, mais un peu tous les jours. Le plus important est de bouger autant que possible, même et surtout dans votre vie quotidienne. Progressivement, l’idéal sera d’alterner les sports « doux » et les pratiques d’endurance à raison de 3 fois par semaine, sans oublier les étirements quotidiens à faire à la maison le temps de quelques minutes. Pensez également qu’en cas de lymphœdème, le port d’un brassard de contention est essentiel pendant votre pratique sportive. Enfin, mais surtout, surtout : ne vivez pas ces moments comme une corvée ou un devoir « post-opératoire ». Essayez de les envisager au contraire comme des instants vraiment précieux et que vous ne destinez qu’à vous-même. De vrais rendez-vous en sommes !