Le lâcher-prise, on en parle beaucoup et pourtant, il est encore méconnu et surtout mal compris. Souvent confondu avec du laxisme ou de l’abandon, ou encore avec une attitude zen à l’extrême prônant le recul absolu, le lâcher-prise reste aujourd’hui source de confusions. Et d’abord : que faut-il donc « lâcher » ?
Tâchons d’y voir un peu plus clair…
Qu’est-ce-que c’est ?
Le lâcher-prise est la capacité d’accepter le changement et d’arrêter de vouloir tout contrôler lorsque certaines choses sont hors de notre portée. Autrement dit, pratiquer le lâcher-prise c’est prendre de la distance par rapport à une situation donnée, accepter de la voir suivant un autre point de vue, et s’ouvrir à l’imprévu en cessant de se battre pour résister.
Pourquoi c’est dur à faire ?
Lâcher-prise, c’est compliqué. Pourquoi ? Parce que chez tous les individus, le changement fait peur. La première réaction au changement est le refus, la résistance, voire la lutte. Pourquoi ? Parce que derrière il y a l’égo, le fameux, qui s’identifie à ce qu’il a ou croit avoir (la prise du lâcher-prise, c’est bien ça) et qui veut tout contrôler pensant qu’il a tout pouvoir et qu’il a raison.
Pourquoi lâcher-prise ça fait du bien ?
L’écrivain Daniel Defoe a écrit : « Le plus haut degré de la sagesse humaine est de savoir plier son caractère aux circonstances et se faire un intérieur calme, en dépit des orages extérieurs. »
Lâcher-prise c’est donc cesser de lutter contre ce qui est inévitable. Et c’est cette lutte inconsciente qui est bien souvent source de souffrances. Parce qu’elle est perdue d’avance et que, inévitablement, elle génère de la frustration, de la culpabilité, et de la colère. Pratiquer le lâcher-prise, c’est accepter les choses et les autres points de vue. C’est s’accepter soi, avec ses forces et ses lacunes, c’est accepter l’autre aussi, et lui faire confiance comme on se fait confiance à soi-même.
Décider de lâcher-prise, c’est un peu comme avoir regardé par le trou de la serrure toute sa vie, et se rendre compte qu’en fait, on peut ouvrir la porte et avoir une vision plus large pour ne pas dire totale.
En pratiquant le lâcher-prise la culpabilité, l’auto-dénigrement et le doute de soi disparaissent peu à peu pour ne laisser la place qu’à la joie de découvrir, et au calme serein de la confiance dans l’autre et dans la vie. Progressivement et de façon intimement liée, on se retrouve et on apprend à rester dans l’instant présent, le « ici et maintenant », en se débarrassant du discours stérile du mental sur le passé qu’il regrette et le futur qu’il organise.
En pratique : comment faire ?
Surtout au début lorsque l’on amorce un travail sur soi, c’est difficile et cela demande des efforts. Mais les résultats sont si rapides et si bénéfiques que le lâcher-prise va vite devenir une habitude. Il s’agit de ne faire qu’une seule chose…
Lorsque vous avez le sentiment que quelque chose vous échappe, ou si vous apercevez dans votre paysage intérieur les ombres de la culpabilité, de la frustration et de la colère, prenez juste un instant pour examiner factuellement la chose en question. Demandez-vous si vous avez prise sur cette chose. Autrement dit, est-elle dans votre zone de pouvoir ? Si elle concerne quelqu’un d’autre ou les éléments extérieurs, la réponse est non et la seule chose à faire est de laisser faire sans résister et sans vous placer dans un rôle de victime, mais en vous concentrant et en mettant toute votre énergie dans les projets qui améliorent réellement vos conditions de vie parce que, ceux-là, sont entre vos mains.