Se traiter soi-même avec justesse, voilà bien l’une des choses les plus délicates à mettre en pratique sur le chemin du mieux-être. La métaphore du funambule est parfaitement adaptée à cet exercice central dans toute démarche de développement personnel. Garder l’équilibre sur un fil tendu, le fil de la bientraitance, avec d’un côté l’auto-flagellation si dévastatrice, et de l’autre la complaisance innocente dans l’apitoiement. Le secret d’une estime de soi saine ? Le discernement entre l’auto-critique abusive et la remise en question objective et productive. Et la compréhension sur le fait que la bienveillance envers soi-même n’a rien à voir avec de la faiblesse morale et de la victimisation. Trouver, finalement, ce juste milieu entre la responsabilité excessive et l’irresponsabilité totale. En sommes, être son propre ami et se traiter comme tel. Faire preuve d’auto-compassion…
Comment pratiquer l’auto-compassion au quotidien ?
En général, le déséquilibre qui nous fait tomber soit d’un côté du fil de la bientraitance soit de l’autre survient à l’occasion d’un échec, ou de toute chose qui se déroule différemment de comme on l’aurait voulu. Et heureusement finalement, ces moments de vie ne manquent pas. Nous avons donc de nombreuses occasions de nous entraîner à l’auto-compassion !
Première étape ? Détecter le moment où il est nécessaire de s’asseoir 10 petites minutes pour mettre en pratique cet art de l’auto-compassion. C’est l’étape sans doute la plus facile : il suffit de voir venir la petite phrase insidieuse et tueuse « J’suis trop nul(le) ! » ou encore « Tout est de ma faute ! ».
1- Observer la tâche avec lucidité
La plupart du temps, nous sommes tellement focalisés sur ce que nous considérons être un échec que nous en oublions de nous dire que l’objectif que nous nous étions fixé était difficile et délicat. Le fait d’essayer d’accomplir quelque chose de nouveau ou d’ardu est en soi déjà une réussite, et peu importe le résultat.
2- Accepter de ne pas tout maîtriser
Lorsque nous prenons tout sous notre responsabilité, nous oublions un facteur essentiel et incontournable de l’existence : nous ne maîtrisons pas tout, la chance existe, et parfois c’est elle qui est responsable du supposé échec. Accepter que certaines choses soient complètement en-dehors de notre portée permet de faire un grand pas sur le chemin de l’auto-compassion juste et saine. Car bien souvent, ce n’est pas de notre faute, mais bien « la faute à pas de chance ».
3- Vous n’êtes pas que ce que vous faites
Notre identité, ce que nous sommes dans le fond, et notre valeur en tant qu’être humain ne sont pas des points définis par nos réussites extérieures. Elles participent à nous forger, peut-être, mais sûrement pas à nous faire. Nos qualités réelles et profondes vont bien au-delà de nos accomplissements professionnels et des divers défis que nous pouvons avoir à franchir, ou pas d’ailleurs. Puisque l’important surtout, c’est bien d’essayer et pas forcément de gagner.