Homosexualité, bisexualité ou encore pansexualité, les orientations sexuelles « différentes » bénéficient aujourd’hui d’une certaine visibilité. Et c’est tant mieux puisque grâce à cette existence reconnue, grâce à cette « réalité », leur acceptation sociale semble aller dans le bon sens.
Pourtant, une orientation sexuelle reste invisible et, de fait, incomprise : l’asexualité.
Alors que notre société est de plus en plus sexualisée et qu’une forme de pression de « normalité sexuelle » pèse toujours et encore, comment comprendre l’asexualité ?
Nos explications, humbles, motivées par un seul objectif : connaître et comprendre sont les clés de l’acceptation et du respect.
S’il fallait une définition à l’asexualité : l’absence d’attirance sexuelle
Le terme « asexualité » est peu connu mais surtout, il est la plupart du temps mal compris et confondu avec une forme de répulsion pour le sexe.
L’asexualité est en réalité un terme qui définit l’absence d’attirance sexuelle pour quelqu’un d’autre, qui que ce soit. L’asexualité est une orientation sexuelle, au même titre que l’homosexualité ou la bisexualité. En cela, l’asexualité n’est en aucun cas une pathologie ou un trouble psychique, et elle n’a pas « besoin » d’être diagnostiquée.
L’asexualité n’est pas l’abstinence
« L’asexualité est une identité, pas un comportement »(*)
Le manque d’attraction sexuelle ne doit pas se confondre avec l’abstinence volontaire. Dans l’abstinence, la personne choisit de ne pas avoir de relations sexuelles. Une personne asexuelle en revanche ne se conforme pas à un choix et ne subit ni privation, ni manque.
Du reste, une personne asexuelle peut avoir une activité sexuelle. Car l’absence d’attirance sexuelle suppose un objet de désir, une cible, un partenaire, homme ou femme. Mais une personne asexuelle n’ayant pas (ou très peu) d’attirance pour autrui peut cependant avoir de la libido, c’est-à-dire ressentir l’envie d’un rapport sexuel. Attirance sexuelle et libido sont donc à distinguer pour comprendre l’asexualité.
L’asexualité est un spectre
Les personnes asexuelles ont toutes leur expérience propre de l’asexualité. Dit autrement, les asexuel(le)s vivent leur asexualité de façons différentes et uniques. Il n’y a donc pas une forme d’asexualité, mais un spectre de possibles.
Sans tomber dans des catégorisations impossibles et, par définition, réductives, une personne asexuelle peut-être :
- « Sex-positif » : les relations sexuelles sont possibles sans que cela soit la réponse d’une recherche de plaisir ou d’un besoin
- « Sex-favorable » : la libido est là, mais elle n’est pas dirigée vers un ou une partenaire
- « Sex-repulsed » : il y a un rejet du sexe
- « Sex-neutral » : le sexe est indifférent
Dans tous les cas, c’est à la personne asexuelle et seulement à elle de se placer dans le spectre de l’asexualité. En se rappelant que la sexualité n’est pas une case dans laquelle une fois rentré(e), on est coincé(e). La sexualité peut changer, évoluer.
L’asexualité empêche-t-elle la vie amoureuse ?
Si le sexe peut exister sans amour (et cela ne choque personne, d’ailleurs…), il n’y a aucune raison pour que l’amour n’existe pas sans sexe !
« L’orientation sexuelle, y compris l’asexualité, n’a aucun rapport avec les relations romantiques »(*).
Une personne asexuelle peut donc parfaitement s’épanouir dans une vie de couple tandis qu’une autre personne asexuelle se retrouvera davantage dans le célibat.
Par ailleurs, il est parfaitement possible pour une personne asexuelle de vivre une relation amoureuse avec une autre personne non asexuelle. Aucune règle générale n’existe, et c’est tant mieux ! Car en termes d’histoires d’amour, peu importera toujours l’orientation sexuelle de l’un ou de l’autre. L’amour est uniquement une affaire de communication, de respect et de consentement.
(*) Association pour la Visibilité Asexuelle https://www.asexualite.org/