A l’origine, le terme de résilience désigne un concept en sciences physiques. Il définit « la capacité d’un matériau à résister aux chocs ». Venant du mot latin resilientia il se traduit par « le fait de rebondir ». L’utilisation du mot a été élargi à plusieurs contextes (économie, géographie, biologie, écologie) en élargissant la définition elle-même : « la capacité d’un corps, d’un organisme, d’une espèce, d’un système à surmonter une altération de son environnement. » Depuis plus de 20 ans, le terme de résilience est également employé en psychologie pour définir la faculté de rebondir face aux épreuves de la vie, et de « revenir d’un état de stress post-traumatique. »
Rebondir face à l’adversité.
Perte d’un emploi, deuil, séparation, mauvais traitements, harcèlement, agressions, la vie est faite de ces coups du destin. Et si tout le monde les subit dans une certaine mesure, certaines personnes s’en sortent mieux. Elles parviennent à surmonter, à retrouver une joie de vivre tandis que d’autres s’enfoncent dans le pessimisme, la dépression, la tristesse et l’aigreur.
La résilience est souvent confondue avec l’oubli, ou le dénie de ce qui est. Pourtant, la résilience est bien tout l’inverse de cette attitude d’autruche qui met la tête dans le sable. Pour faire preuve de résilience, il faut faire face aux évènements. Etre résilient nécessite un travail volontaire plus ou moins long et c’est bien ce travail, ce chemin, qui permettra de passer au travers des épreuves et même, d’en ressortir plus fort, comme grandi.
Le terme de résilience n’est pas réservé aux personnes ayant vécu les pires horreurs. Vivre un évènement comme traumatisant est fondamentalement subjectif et chacun d’entre nous peut être amené à devoir faire preuve de résilience pour continuer à avancer et ne pas stagner dans une attitude de victime.
Etre résilient est finalement davantage une question de point de vue qu’un état : une personne résiliente envisagera la vie en termes d’évolution et de devenir, et sera capable de voir dans son épreuve un outil de transformation et de développement personnel, sans laisser la place au sentiment d’accablement et d’injustice.
La résilience, une capacité innée ?
Il n’existe pas de gêne de la résilience. Cependant, nous ne sommes pas tous égaux. Car des études ont démontré que dès les premières heures de la vie, certains d’entres nous produisent plus d’hormones euphorisantes, les fameuses hormones du plaisir comme la dopamine et la sérotonine. Si cela ne fait pas tout, cela prouve tout de même que nous ne naissons pas avec les mêmes armes face aux coups du sort.
En réalité, le plus important se joue dans la petite enfance, car c’est là que l’acquisition des ressources internes nécessaires à la résilience se développent essentiellement. Un climat familial aimant, sécurisant et encourageant semble être le terreau d’un caractère résilient. Mais heureusement, la résilience peut se développer alors même que le traumatisme se trouve dans ces premières années si précieuses. De nombreux témoignages sont là pour faire preuve. Malgré une enfance défaillante, on peut changer sa façon de voir la vie. Ce sera peut-être plus dur, sûrement plus long, mais possible. En cela, la résilience est une vraie promesse d’espoir accessible à tout un chacun.
Peut-on apprendre la résilience ?
On ne peut pas « apprendre la résilience » comme on apprendrait à jouer d’un instrument. En revanche, on peut développer des compétences et des attitudes qui permettront de faire preuve de résilience le moment venu.
- Savoir communiquer, dire ce que l’on pense et ce que l’on ressent. Difficile pour les personnes n’ayant pas eu une structure familiale adaptée, mais sûrement pas impossible.
- Être acteur de sa vie, s’affirmer, prendre l’initiative représente un deuxième aspect essentiel dans la promotion de la résilience. Trouver un sens à sa vie, avoir des buts clairs et des envies. C’est de là que naît l’élan de vie, intimement lié à la faculté de résilience.
- Pratiquer le lâcher prise. Autrement dit se défaire de sa fausse culpabilité, accepter les changements sans peur, et accepter son impuissance parfois, son incapacité à avoir la main sur telle ou telle chose.
- Enfin, développer sa créativité dans n’importe quel domaine et son humour sont deux armes formidables face à l’adversité et peuvent littéralement changer la perception du monde, des autres et des évènements. En cela, créativité et rire sont des piliers de la résilience.
En conclusion, comment ne pas citer Boris Cyrulnik, psychiatre et psychanalyste qui a basé ses recherches sur la résilience et qui dit : « Le malheur n’est pas une destinée, rien n’est irrémédiablement inscrit, on peut toujours s’en sortir. »