Les initiales EMDR signifient Eye Movement desensitization and reprocessing, ce qui veut dire désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires.
A la fin des années 80, Francine Shapiro, une psychologue américaine, découvre par hasard qu’une stimulation sensorielle bi-alternée (droite-gauche) permet d’accéder à un système neuropsychologique complexe que nous avons tous et dans lequel sont emmagasinés les souvenirs et traumatismes non digérés. Bien souvent, ces évènements refoulés et donc non traités s’expriment d’une autre façon au travers de cauchemars, de peurs, d’angoisses et parfois aussi par des troubles qui peuvent être très handicapants.
Comment se passe une séance EMDR ?
Il y a plusieurs façons d’obtenir cette stimulation. Le patient peut suivre du regard les doigts du praticien faisant un balayage droite gauche, ou bien porter un casque tandis qu’un bip alternera de l’oreille droite à l’oreille gauche, ou encore le thérapeute peut utiliser le tapping, c’est-à-dire tapoter alternativement les genoux du patient ou le dos de ses mains. Quelle que soit la méthode employée, cette stimulation alternée amène le patient dans une sorte d’état second dans lequel il va pouvoir revivre le ou les évènements traumatisants. Au travers d’images qui vont défiler dans sa tête et qu’il faudra juste accueillir, tout comme les émotions et sensations associées, l’évènement va petit à petit se débloquer et être traité par le cerveau tout à fait normalement, comme digéré. Au fur et à mesure, l’évènement traumatique perdra de sa charge émotive, et le patient pourra en pleine conscience y repenser sans subir tous les symptômes du traumatisme.
Il ne s’agit pas d’effacer un évènement, mais bien de le ranger à sa place, c’est-à-dire à distance, chose que le cerveau ne sait plus faire quand l’évènement est trop choquant, trop violent. Dans ce cas, le cerveau bloque, refuse, il bug. C’est à ce retraitement que l’EMDR permet d’accéder.
Depuis plus de trente ans, l’EMDR a fait l’objet de nombreuses études scientifiques contrôlées dans le monde entier, et la méthode a montré sa grande efficacité dans les cas de troubles liés au stress post-traumatiques : agressions, maltraitances physiques, psychologiques, sexuelles, accidents, deuils ou encore attentats et catastrophes naturelles sont très souvent à l’origine du syndrome de stress post-traumatiques.
L’EMDR donne de bons résultats assez rapidement. Elle serait donc un moyen de se défaire de nombreuses années de travail d’introspection avec une thérapie analytique plus classique. Toutefois l’association des deux (EMDR et analyse) semble judicieuse.
Quel praticien consulter ? L’EMDR est-elle une méthode remboursée ?
Le thérapeute, qu’il soit psychiatre, psychologue, ou psychothérapeute, doit impérativement avoir suivi une formation reconnue par l’Association EMDR France et faire partie de l’annuaire des praticiens. Dans le cas d’un médecin psychiatre, les séances EMDR seront remboursées par la sécurité sociale. Dans tous les cas, quelques entretiens préliminaires seront nécessaires avant de commencer le traitement par l’EMDR. Ils permettront au praticien de cibler le ou les chocs traumatiques à traiter, mais ils permettent aussi d’établir un lien de confiance dans la relation patient-thérapeute. N’hésitez jamais à poser toutes vos questions, ni même à demander des preuves de cette formation à la méthode EMDR. Et si vous avez le moindre doute ou malaise avec un thérapeute, osez sans scrupules en consulter un autre.
Pour en savoir plus : http://www.emdr-france.org