Il est un fait qui est avéré : notre cerveau est composé de deux hémisphères indépendants, mais évidemment complémentaires : le cerveau droit d’un côté (à droite !) et le cerveau gauche de l’autre. Ils sont indépendants car ils sont chacun chargés de « missions » précises et différentes, mais ils sont complémentaires parce qu’ils interagissent pour effectuer correctement leur travail respectif. Jusque-là, tout va bien. Mais alors que la communauté scientifique refuse l’idée qu’un hémisphère sur les deux prendrait toujours le dessus sur l’autre en impactant fortement sur la personnalité (ils avançent que cela relève du mythe), cette théorie est pourtant largement avancée dans les milieux du développement personnel et de la psychologie, allant jusqu’à affirmer que nous serions carrément définis par un côté ou l’autre de notre cerveau. Corps & Santé a décidé de se poser la question…
Cerveau gauche
Être un « cerveau gauche » serait le lot de 80 % de la population occidentale. Et effectivement, il semblerait bien que ses caractéristiques correspondent à la manière d’être et de penser de la plupart. L’hémisphère cérébral gauche est considéré comme celui de l’analyse, de la logique et de la rationalité. De fait, un individu dit cerveau gauche a tendance à être linéaire et méthodique. Séquentiel, il traite les informations qu’il reçoit une par une dans l’ordre de leur arrivée. Il sait bien séparer les choses et distingue facilement l’émotionnel du factuel. Un cerveau gauche se pose des questions cartésiennes pour arriver à une conclusion pertinente et surtout unique. Pour lui, il ne peut pas y avoir plusieurs options pour une même problématique. Et cette manière d’appréhender le monde, une manière faite de logique et de convergences, se répercute bien sûr sur sa façon de s’exprimer : il a un langage qui analyse, objectif, profondément cartésien.
Cerveau droit
À l’inverse, pour les 20 % de la population restante, ce serait le côté droit de leur cerveau qui prendrait les rênes de leur façon d’être et de penser, un côté qui est dit être le siège de la créativité, de l’intuition voire de l’instinct. Un cerveau droit est une personne fondamentalement tournée et intéressée par les sensations, les émotions, l’humain davantage que l’objet. Tendre et affectif, ancré dans le présent et la globalité des choses, il peut agir et réfléchir de façon qui peut paraître manquer de rationalisme. Les personnes cerveau droit sont souvent accusées (par les cerveaux gauches bien sûr !) de faire du sentimentalisme, d’être trop sensibles, et même complètement perchées ! La faute sûrement à leur hyperesthésie (traduction : leur hyper sensibilité sensorielle) mais également à leur « pensée en arborescence » qui les font foisonner en permanence d’idées et d’innovations. Il en va de même avec leur langage, souvent mal compris car fait de métaphores, de symboles et d’associations, un langage quasi incompréhensible pour un cerveau gauche.
La voie du milieu ?
Cette idée d’asymétrie du cerveau ne date pas d’hier, puisque dès que l’on a commencé au XIXe siècle à identifier que certaines régions cérébrales avaient telles ou telles spécificités, le concept a commencé à pointer. Cependant les scientifiques l’affirment : il s’agirait uniquement d’un mythe et quelle que soit notre personnalité, ce sont bien nos deux hémisphères que nous sollicitons. Néanmoins, de nombreuses techniques de développement personnel se fondent sur cette théorie, théorie qui semble tout de même avoir quelques arguments percutants. C’est le cas de l’auteure et formatrice en développement personnel Christel Petitcollin, dont l’ouvrage « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant » a permis à de nombreux lecteurs (des cerveaux droits !) de mieux vivre et de trouver leur place dans ce monde fait de cerveaux gauches !