Vous ne souffrez pas d’anorexie, ni de boulimie. Vous n’êtes donc pas concernée par les troubles du comportement alimentaire, les TCA. Cependant, vous le voyez bien, votre rapport à l’alimentation n’est pas simple, et encore moins serein…
Comme 44 % des femmes françaises(*), vous vous situez dans une « zone grise », une zone entre pathologie et équilibre : vous êtes touchée par l’anxiété alimentaire.
Explications.
L’anxiété alimentaire, qu’est-ce que c’est ?
Compter toutes les calories, réfléchir à la composition nutritionnelle de chaque aliment, culpabilisation avant, pendant et/ou après un repas plus copieux que d’ordinaire, entamer un régime drastique, avoir des phases de compulsion, compenser les écarts par des privations ou des séances de sport, sauter des repas pour en rattraper un autre, pensées culpabilisantes, autant de comportements traduisant un contrôle alimentaire excessif, pour ne pas dire une véritable obsession. Autant de préoccupations épuisantes qui peuvent impacter directement sur la santé mentale comme sur la santé physique. Autant de « symptômes » d’une anxiété alimentaire.
L’anxiété alimentaire ne relève pas d’un trouble du comportement alimentaire. Le terme d’ « anxiété alimentaire » n’est même pas encore officiel. Mais on peut aisément supposer que ce comportement obsessionnel est un signe avant-coureur de TCA.
Dans tous les cas et même sans en arriver à une boulimie ou une anorexie, l’anxiété alimentaire et ses manifestations ne sont pas sans conséquences :
- Carences
- Malaises
- Hypertension
- Angoisse
- Trouble du sommeil
- Addiction
- Vie sociale et vie professionnelle affectées
- Perte de libido
- …
Je souffre d’anxiété alimentaire, que faire ?
L’anxiété alimentaire ne doit pas être prise à la légère. Elle ne doit pas être banalisée. Car tristement dans nos sociétés modernes, être au régime toute sa vie et compter chaque calorie ingérée, cela parait normal. Il n’en est rien : ce n’est PAS normal.
Si vous vous sentez concernée par l’anxiété alimentaire, il est important de faire appel à un professionnel de santé.
Dans un premier temps ou si votre anxiété n’est pas trop forte, un nutritionniste ou un diététicien peut vous donner des conseils alimentaires. Cela peut suffire à briser des fausses croyances et ainsi vous permettre de retrouver une alimentation saine et apaisée.
Si vous sentez que cela ne suffit pas, solliciter l’accompagnement d’un psychologue ou d’un psychiatre vous permettra de traiter votre anxiété alimentaire à la source : l’image que vous avez de vous-même et de votre corps, votre estime de vous et votre confiance en vous.
Parler de votre rapport compliqué avec la nourriture, même si c’est seulement avec un(e) proche, sera toujours libérateur. Vous serez peut-être surprise de constater que vous partagez les mêmes craintes et les mêmes comportements vis-à-vis de la nourriture. L’important est de ne jamais sombrer dans la honte.
Mais si pour vous c’est difficile de vous exprimer librement, si vous n’osez pas consulter ou si vous n’avez personne à qui vous confier, sachez qu’il existe des groupes de paroles et des associations qui vous apporteront le soutien et l’écoute dont vous avez besoin.
(*) Selon une étude IPSOS pour l’application de téléconsultation Qare.