Le terme d’anorgasmie est utilisé pour définir l’absence d’orgasme ou la difficulté à atteindre l’orgasme.
A ce jour, toutes les études sur le sujet laissent entendre qu’organiquement, toutes les femmes peuvent atteindre ce summum du plaisir sexuel, la jouissance. Il faut du temps, de l’expérience et un certain apprentissage, mais, en théorie, toutes les femmes peuvent avoir un orgasme, que ce soit par pénétration vaginale ou stimulation clitoridienne.
Pourtant et dans les faits, nombreuses sont les femmes qui ne l’ont jamais atteint (anorgasmie primaire), et nombreuses sont celles aussi qui l’ont connu dans leur vie sexuelle passée, mais qui n’y arrivent plus dans leur sexualité actuelle (anorgasmie secondaire).
Les causes de l’anorgasmie sont multiples. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit de causes psychologiques pour lesquelles des solutions existent.
Qu’est-ce que l’anorgasmie ?
On parle d’anorgasmie lorsque, malgré une excitation normale due à une stimulation adéquate en termes d’intensité, de durée et de type, l’absence d’orgasme est récurrente et persistante.
L’anorgasmie est un trouble qui touche majoritairement les femmes, et dans 95 % des cas, les causes sont psychologiques.
Quels sont les symptômes de l’anorgasmie ?
Ce qui caractérise l’anorgasmie, c’est l’absence d’orgasme et non pas l’absence de plaisir.
Cela veut dire que le symptôme de l’anorgasmie est l’impossibilité à atteindre l’orgasme, ce malgré la présence d’un désir sexuel et d’un plaisir ressenti pendant l’acte sexuel, qu’il s’agisse d’une relation avec un/une partenaire ou lors de la masturbation.
Je n’ai pas d’orgasme, suis-je frigide ?
Il convient de ne pas confondre anorgasmie et anhédonie. L’anhédonie définit en effet ce que l’on appelle communément la frigidité, ou l’absence de désir. Ainsi, une personne souffrant d’anhédonie sera nécessairement anorgasmique. En revanche, une personne anorgasmique n’est pas forcément concernée par l’anhédonie.
Y a-t-il différents types d’anorgasmie ?
Il existe 3 types majeurs d’anorgasmie :
- L’anorgasmie primaire: que ce soit par la masturbation ou lors de rapports sexuels, la personne n’a jamais pu atteindre l’orgasme ;
- L’anorgasmie secondaire: la personne a connu une vie sexuelle normale et a déjà obtenu des orgasmes dans ses rapports passés, puis elle a cessé d’en avoir ;
- L’anorgasmie situationnelle: l’absence d’orgasme est en lien avec un contexte donné ;
Anorgasmie : quelles conséquences ?
Quoi qu’on en dise, il faut bien reconnaitre qu’il existe une sorte de pression sociale à atteindre l’orgasme. Ainsi, les personnes concernées par l’anorgasmie souffrent également :
- De frustration sexuelle ;
- De culpabilité ;
- D’incompréhension ;
- D’une mauvaise estime d’elle-même ;
- De honte ;
Pourtant, il important de rappeler encore une fois que l’anorgasmie n’est en rien une absence de plaisir, et que le fait d’atteindre l’orgasme n’est pas indispensable à une vie sexuelle épanouie.
Pourquoi les femmes sont-elles davantage touchées que les hommes par l’anorgasmie ?
Nous le disions plus haut, les femmes sont les plus touchées par l’anorgasmie. Cela s’explique par la physiologie de l’orgasme chez la femme, plus complexe que chez l’homme. Mais également (et là encore, il faut bien le reconnaître), parce que de nombreux tabous au sujet de la sexualité pèsent encore sur les femmes.
Les causes psychologiques de l’anorgasmie
Dans 95 % des cas, l’anorgasmie trouve sa cause dans un ou plusieurs facteurs psychologiques :
- Manque d’éducation et d’informations par rapport à la sexualité entraînant une gêne, un malaise ;
- Expériences sexuelles traumatiques ;
- Monotonie ;
- Anxiété ;
- Difficulté à se concentrer ou, à l’inverse, à lâcher-prise ;
- Sentiment de culpabilité à prendre du plaisir ;
- Mauvaise image de son corps, voire honte physique ;
Les causes organiques de l’anorgasmie
Les causes organiques de l’anorgasmie ne représentent que 5 % des cas :
- Maladies endocriniennes (diabète, hyper et hypothyroïdie, par exemple) ;
- Ménopause causant un déficit hormonal ;
- Maladies neurologiques (sclérose en plaques, épilepsie, accident vasculaire cérébral, notamment) ;
- Maladies gynécologiques (la dyspareunie, par exemple, qui engendre de profondes douleurs pendant ou après un rapport sexuel) ;
Que faire si vous souffrez d’anorgasmie ?
La première chose à faire, essentielle, si vous souffrez d’anorgasmie est de consulter un gynécologue ou un médecin afin d’exclure une cause organique éventuelle. Elles n’ont beau représenter que 5 % des cas, elles sont une cause possible.
Si l’anorgasmie est d’origine psychologique, il est nécessaire de vous rapprocher d’un professionnel de la santé mentale ou d’un sexothérapeute. C’est en effet la seule démarche qui vous permettra de comprendre précisément l’origine de votre blocage, de travailler dessus et de le dépasser.
Pour conclure, il faut rappeler que pour atteindre l’orgasme il est nécessaire de connaître son propre corps et d’être suffisamment à l’aise avec lui pour « l’autoriser » à jouir et à lâcher prise sans que le mental ne ressente de honte et/ou de culpabilité.
Enfin, un dernier point : la communication et la compatibilité sexuelle avec le partenaire sont bien évidemment au cœur de l’orgasme ou de son absence. Beaucoup de femmes se sentent coupables de ne pas jouir et prennent sur elles toute la responsabilité de leur « défaillance ». Une réaction induite par notre société encore très marquée par le patriarcat, très certainement, et qui doit nous inviter à réfléchir sur l’origine de cette soi-disant « défaillance ». Car pour avoir un orgasme, il ne suffit pas de pouvoir l’obtenir, il faut également que le partenaire consente à l’offrir. D’ailleurs rappelons ici quelques mots (en gras dans cet article) de la définition de l’anorgasmie : « malgré une excitation normale due à une stimulation adéquate »…
A méditer…
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