On en parle beaucoup des nanoparticules. On entend régulièrement parler de plaintes contre des industriels pour avoir dissimulé leur présence dans les produits que nous achetons pour les consommer. En début d’année, l’association UFC-Que Choisir annonçait avoir porté plainte contre neuf fabricants de produits alimentaires et cosmétiques car après avoir testé les produits, la présence de nanoparticules était indiscutable. Sauf que les étiquettes ne le mentionnaient nullement. Or, les nanoparticules seraient potentiellement dangereuses pour la santé et bien sûr, l’environnement…
Que sont les nanoparticules ?
Par définition, une nanoparticule est un élément chimique de taille infiniment petite. De fait, il existe de nombreuses particules faisant partie de cette grande famille de miniatures, et toutes ne posent pas problème. Par exemple, des nanoparticules naturelles sont émises lors d’une éruption volcanique et sont inoffensives. En revanche, les industries alimentaires et cosmétiques fabriquent en laboratoire des nanoparticules pour les ajouter aux produits que l’on consomme. En effet, pour les industriels la toute petite taille de ces éléments chimiques permet d’agir sur le produit, de le transformer, de lui donner de nouvelles caractéristiques. On peut, par exemple, rendre les bonbons plus brillants, ou apporter plus de transparence à une crème hydratante, ou encore colorer un aliment.
Nous consommons tous des nanoparticules, quotidiennement, et à notre insu puisqu’il n’y a aucune mention de leur présence sur les étiquettes d’informations, ou en tout cas, pas toujours. Pour ne citer que lui, le dioxyde de titane ou E171 est très largement utilisé pour ses propriétés de colorant blanc. On le retrouve dans les chewing-gums, les dentifrices, et pourtant rien n’est indiqué sur l’emballage alors que c’est une obligation légale que d’informer le consommateur. D’autant plus qu’aujourd’hui, on découvre des propriétés potentiellement pathogènes aux nanoparticules, des effets qui n’avaient pas été identifiés plus tôt.
Pourquoi les nanoparticules sont-elles dangereuses ?
Si les nanoparticules sont dangereuses, c’est à cause de leur petite taille. Cela leur confère la capacité de dépasser les barrières cellulaires physiologiques. Elles peuvent donc pénétrer dans le cerveau, les reins et les intestins. C’est la même chose par rapport à l’environnement. Elles sont si petites qu’elles ne peuvent pas être filtrées dans l’eau ou dans l’air. Conclusion : il y en a absolument partout.
L’utilisation des nanomatériaux est très récente puisqu’elle ne date que des années 1990. Et leur impact n’est pas encore bien connu car l’évaluation des risques liés aux nanotechnologies a du retard. Tous les experts sont d’accords sur le fait de la nécessité d’augmenter les recherches, mais le travail est colossal car des centaines de nanomatériaux différents sont déjà sur le marché français. Et bien sûr, le budget accordé à ces recherches reste insuffisant.
A la question sont-elles dangereuses, la réponse actuelle est « on ne le sait pas vraiment ». Toutefois, certains comportements des nanoparticules inquiètent les associations de consommateurs. Par exemple le comportement de l’aluminium qui, sous forme de nanoparticules, devient explosif. Autre source d’inquiétude, la réaction de rats exposés de façon orale pendant 100 jours au dioxyde de titane, le colorant E171 dont nous parlions plus haut. Les rongeurs ont développé des lésions précancéreuses sur le colon et leurs systèmes immunitaires ont été atteints au bout d’une semaine à cause des nanoparticules qui avaient pénétré les parois intestinales. Résultats alarmants donc, mais qui ne permet pas encore une extrapolation à l’homme d’après les chercheurs.
Au-delà du débat sur la toxicité éventuelle des nanoparticules sur l’homme, la question aujourd’hui est de pouvoir consommer en toute connaissance de cause. Or cela est impossible puisque les marques ne jouent pas le jeu et n’indiquent pas systématiquement et dans les réelles proportions la présence de nanoparticules dans leurs produits. Depuis plusieurs mois que les premières infractions à l’obligation d’étiquetage ont été dénoncées, rien a changé. Les produits testés et dénoncés sont d’ailleurs toujours en vente et… toujours sans étiquetage…
Comment faire pour éviter de consommer des nanoparticules ?
C’est extrêmement compliqué puisque les informations manquent et qu’il y en a dans tous les produits industriels. Toutefois, il est possible sans aucun doute de diminuer le risque d’en consommer de façon orale, c’est déjà ça, en évitant au maximum les produits industriels comme les plats préparés et en utilisant des produits simples et naturels.