Loin d’être rares puisqu’on estime qu’entre 1,5 et 3 millions de français en souffrent, les douleurs neuropathiques restent malgré tout très mal connues et très mal reconnues. Résistantes aux antalgiques classiques, elles gâchent pourtant la vie de bien des personnes en les handicapant clairement dans leurs activités quotidiennes. Alors que la prise en charge de la douleur est supposée être une priorité de santé publique en France, où en est-on du diagnostic des douleurs neuropathiques ?
Douleurs neuropathiques : qu’est-ce que ça veut dire ?
Les douleurs neuropathiques se caractérisent par un fond douloureux permanent ou des douleurs chroniques, dans tous les cas des symptômes extrêmement invalidants au quotidien et qui, au fil du temps, laissent les personnes atteintes dans une profonde détresse. Ces sensations douloureuses peuvent prendre différentes formes : brûlures, coups de poignard ou encore chocs électriques, ces vives douleurs étant souvent accompagnées de fourmillements et de démangeaisons, tout autant pénibles et usants sur le long terme. Sont également décrits des pics douloureux qui peuvent être spontanés ou déclenchés par le froid, un effleurement ou tout simplement la fatigue ou une émotion forte. Aussi dures à comprendre qu’à accepter, les douleurs neuropathiques proviennent toutes d’une lésion ou d’un dysfonctionnement au niveau du système nerveux.
Douleurs neuropathiques : le système nerveux en cause
Ce qui rend, entre autres, le diagnostic et donc le traitement des douleurs neuropathiques si délicat et donc difficile, c’est qu’il en existe plusieurs définitions. L’International Association for the Study of Pain définit la douleur neuropathique comme une douleur induite par une lésion du système nerveux, ce qui reste une définition très large. Pour y voir plus clair, divisons cela en deux : la douleur périphérique et la douleur centrale :
La douleur neuropathique périphérique
On parle de douleur neuropathique périphérique lorsqu’elle concerne les nerfs situés à l’extérieur de la moelle épinière. Le syndrome du canal carpien, par exemple, en fait partie en touchant les nerfs du poignet. Autre exemple : la neuropathie diabétique qui affecte les nerfs au niveau de la peau. Ces douleurs périphériques peuvent provenir d’un problème de l’organisme qui affecte le fonctionnement de tout le corps comme le diabète, le SIDA ou encore les cancers. Mais elles peuvent aussi être dues à des lésions traumatiques comme le cas, fréquent, de douleurs neuropathiques post-chirurgicales après l’opération d’une hernie discale. Ce type de douleurs peut aussi faire suite à un zona ou à une amputation. On parlera encore de douleurs neuropathiques périphériques.
La douleur neuropathique centrale
La douleur neuropathique centrale quant à elle se produit dans le cerveau ou dans la moelle épinière directement. Cela peut être une conséquence d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore d’une montée de sclérose en plaques.
Dans ces deux cas, le problème des douleurs neuropathiques provient d’un dysfonctionnement des nerfs eux-mêmes. En ne fonctionnant pas comme ils le devraient, ils induisent des signaux de douleurs sans réelle cause. Et comme ces souffrances sont le plus souvent résistantes aux anti-douleurs classiques, les personnes touchées peuvent facilement et pendant plusieurs années se retrouver en situation d’échec thérapeutique, ce qui cause un profond sentiment d’incompréhension et d’isolement. Rappelons qu’aujourd’hui, un des premiers motifs de consultations reste la douleur. Et dans 20% des cas, ces douleurs sont des douleurs neuropathiques.
Si vous vous sentez touché ou concerné, n’hésitez pas à consulter le site Internet de l’Association Québécoise de la Douleur Chronique, qui vous apportera des informations précieuse et des conseils utiles.