L’automne est là et après lui, ce sera l’hiver et le froid inévitable. Peu de monde se réjouit de voir cette période de l’année pointer le bout de son nez, sauf peut-être pour les fêtes de Noël ! Mais pour les personnes souffrant de la maladie de Raynaud, ce n’est pas juste qu’elles regrettent le soleil et la chaleur des beaux jours. Le froid mordant et piquant des mois d’hiver vont les faire réellement souffrir, elles le savent…
La maladie de Raynaud : qu’est-ce que c’est ?
La maladie de Raynaud est un trouble chronique de la circulation sanguine dans les extrémités. À cause d’une exposition au froid (et, plus rarement, d’un choc émotionnel), les doigts, les orteils mais également les mamelons, les lèvres, le nez et le lobe des oreilles deviennent subitement blancs, engourdis et parfois douloureux. La raison ? Une réaction excessive du corps pour se protéger du froid. En effet, pour préserver la température interne, l’organisme réagit au froid par une vasoconstriction des petits vaisseaux sanguins situés juste sous la peau. Le sang est ainsi protégé du froid et son afflux est augmenté vers les veines profondes. Mais chez les personnes atteintes de la maladie de Raynaud, cette réaction physiologique est excessive. La vasoconstriction n’est pas normale et progressive mais brutale. Subitement, le calibre des artères est diminué de façon exagérée. Le sang n’y circule plus. Le phénomène peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Et si dans la grande majorité des cas il n’y a aucune altération des vaisseaux et les choses reviennent parfaitement à la normale, il n’empêche que la maladie de Raynaud est douloureuse, et parfois même handicapante.
La maladie de Raynaud : les personnes à risque
Bien qu’on ne connaisse pas la cause de la maladie de Raynaud, on sait qu’elle fait partie de ces maladies qui touchent davantage les femmes que les hommes. Chiffre à l’appui, c’est 75 à 90 % des cas qui concernent des femmes entre 15 et 40 ans. On note également un lien probablement héréditaire puisqu’un tiers des personnes qui ont un parent souffrant de la maladie de Raynaud en sont touchées également. Par ailleurs, certaines personnes souffrant de maladies auto-immunes ou celles atteintes d’arthrite rhumatoïde, du syndrome du canal carpien, d’athérosclérose et de troubles thyroïdiens sont également plus sujettes à faire des crises que la moyenne de la population.
La maladie de Raynaud : que faire ?
Il n’existe pas encore de traitement pour lutter contre la maladie de Raynaud. La seule solution reste donc la prévention. Deux points sont essentiels : se protéger correctement du froid et arrêter de fumer.
Se protéger efficacement du froid :
- Superposer plusieurs couches de vêtements minces est plus efficace que de porter un seul vêtement chaud.
- Cela tombe sous la logique : les gants sont o-bli-ga-toires. Moins évident : le chapeau Car l’organisme perd beaucoup de chaleur par le cuir chevelu, et une baisse de température interne suffit à déclencher une crise même si les extrémités qui vont en pâtir sont bien protégées.
- Chez certaines personnes, les changements de températures l’été peuvent également dégénérer en crise. Passer du chaud extérieur au froid quasi glacial d’un magasin de surgelés par exemple. Dans ce cas, il faut toujours avoir de quoi se couvrir avec soi.
Arrêter de fumer : pourquoi ?
Le tabac agit comme un vasoconstricteur. Autrement dit, en plus de tous les autres effets nocifs du tabac sur l’organisme, il provoque un resserrement des vaisseaux sanguins qui favorise inévitablement l’apparition de crises. Il augmente aussi la durée et l’intensité des symptômes. Enfin, fumer peut favoriser l’apparition de complications de la maladie de Raynaud, complications normalement très rares, comme l’obstruction totale des petits vaisseaux sanguins, et la gangrène.
Notons enfin que le café et certains médicaments ont un effet vasoconstricteur identique à celui du tabac. Attention donc aux décongestionnants en vente libre à base de pseudoéphédrine ou de phényléphrine. Certains médicaments amaigrissants en contiennent également. Attention enfin à la pilule contraceptive. Dans tous les cas, il convient de parler des symptômes ressentis à son médecin, car si la maladie de Raynaud reste le plus souvent sans gravité, il ne faut toutefois pas la considérer comme anodine.