Avec l’âge, la perte d’audition est un phénomène tout à fait normal, qui ne doit pas faire paniquer, mais qui doit faire réagir. Une étude américaine démontre en effet l’existence d’un lien entre le déclin auditif et un déclin cognitif accéléré. Même si d’autres études sont nécessaires pour déterminer les mécanismes du rapport entre ces deux dégénérescences liées au vieillissement, la mise en évidence de ce lien doit pousser à réagir vite et à prendre en charge au plus tôt la perte auditive.
Quels sont les symptômes de la perte d’audition liée à l’âge ?
On parle de presbyacousie pour définir la perte d’audition liée au vieillissement, et, encore une fois, il s’agit d’un processus physiologique absolument normal. Elle affecte en tout premier les cellules répondant aux hautes fréquences, c’est-à-dire les sons aigus. La personne atteinte aura plus de difficultés à comprendre les femmes et les enfants. Dans la plupart des cas, la presbyacousie passe complètement inaperçue les premiers temps. D’où le côté insidieux de ce phénomène. D’autant que si les premières atteintes débutent généralement vers 50-55 ans, il existe de nombreux facteurs de variabilité : critères génétiques, maladies métaboliques, facteurs environnementaux, ou encore la prise de médicaments dits ototoxiques. Mais quoi qu’il en soit, dans la société actuelle, avec une population vieillissante mais conservant également plus longtemps une vie sociale et professionnelle active, le diagnostic précoce de la presbyacousie est devenu un enjeu des plus importants.
En pratique, que dois-je faire ?
Le parcours de soins théorique comporte 4 étapes : le dépistage, le diagnostic, la réhabilitation et enfin l’accompagnement.
Le dépistage
La première des choses est de parler de ses impressions de pertes auditives à son médecin traitant sans tarder. C’est lui qui est au cœur du déclenchement du parcours de soins. C’est l’interrogatoire en cabinet qui permettra de poser un diagnostic. Décrire le plus précisément la gêne ressentie, estimer une date de début, mentionner si oui ou non la sensation de perte auditive est accompagnée d’acouphènes ou d’intolérances à certains bruits. Le médecin se renseignera aussi sur l’existence ou non de symptômes associés comme des vertiges, des maux de tête ou des nausées. Suivront l’otoscopie (l’examen des oreilles) et l’acoumétrie (le dépistage auditif). Si l’otoscopie ne révèle ni bouchons ni lésions de l’oreille externe ou moyenne, le médecin généraliste adressera immédiatement son patient à un ORL pour un bilan auditif approfondi.
Le diagnostic
Le plus souvent, le diagnostic de la presbyacousie et de son degré d’importance est possible dès ce rendez-vous avec l’ORL. Mais dans certains cas, le médecin spécialiste peut être amené à demander des examens complémentaires. Si tel est le cas, il se mettra en relation avec le médecin généraliste car c’est lui qui se chargera de coordonner la réalisation de ces bilans supplémentaires.
La réhabilitation
C’est lors d’un second rendez-vous avec le médecin ORL que ce dernier, à la vue des résultats, prodiguera des conseils et adressera vers d’autres professionnels de la santé auditive, dont, au premier plan, un audioprothésiste. C’est lui qui doit informer le patient sur les appareils de correction auditive. Il doit également en effectuer les réglages et certaines réparations le cas échéant. Il existe beaucoup de prothèses auditives différentes sur le marché. Mais aujourd’hui, il est bon de savoir qu’à peu de choses près, elles sont très identiques même si les prix pratiqués par les diverses marques peuvent être très disparates. Il est donc sage et prudent de se renseigner en amont sur l’éventail de produits existants et leurs tarifs. Il est tout à fait possible de se renseigner librement, mais l’audioprothésiste ne délivrera un appareil auditif que sur présentation d’une prescription médicale. Il est également important de comprendre que l’appareillage demandera plusieurs rendez-vous avant de se sentir équipé de manière satisfaisante.
L’accompagnement
Le suivi est primordial, même et surtout une fois équipé d’une prothèse auditive. Régulièrement, il conviendra de revoir l’ORL, toujours en relation avec le médecin généraliste. Le but étant, bien sûr, d’observer l’évolution de la presbyacousie qui peut ne pas évoluer ou, au contraire, s’aggraver au fil du temps. Dans ce cas, il faudra adapter les réglages de l’appareil, voire, peut-être, en changer. Dans certains cas, l’appareillage peut également se voir accompagné d’une rééducation orthophonique. Mais il semble que la presbyacousie (qui ne ferait que s’aggraver inexorablement avec le temps) semble voir son évolution nettement ralentie par un appareillage précoce. Se faire diagnostiquer au plus tôt et accepter le port de prothèse auditive est donc extrêmement important, d’autant que l’appareillage sera mieux intégré du fait d’une perte sensorielle plus brève et d’une meilleure réorganisation cérébrale.