Il existe plusieurs types de laxatifs. Certains sont chimiques, d’autres sont à base de plantes, le séné et la bourdaine notamment. Les différents laxatifs se distinguent également par leur mode d’action : selon, on parle de laxatifs osmotiques, de laxatifs de lest, de laxatifs émollients ou encore de laxatifs stimulants. Dans tous les cas, les laxatifs sont des produits destinés à accélérer le transit intestinal et/ou à ramollir les selles afin de soulager la constipation.
Mais les laxatifs sont également des produits très souvent mal utilisés, voire complètement détournés de leur fonction première, notamment dans le cas de régimes amincissants et de troubles du comportement alimentaire. Et le fait est que la prise de laxatifs n’est jamais anodine. Sur le long terme, ils peuvent même s’avérer dangereux.
La maladie des laxatifs : lorsque les laxatifs détruisent les muqueuses
Bien que relativement rare, la maladie des laxatifs touche des femmes essentiellement et révèle le plus souvent un trouble tel que l’anorexie ou la boulimie. Elle est due à une utilisation régulière et prolongée de laxatifs et provoque progressivement des lésions graves au niveau de la muqueuse colique (tissu qui recouvre l’intérieur du côlon).
En plus de ces lésions, la dépendance aux laxatifs mise en cause dans la maladie des laxatifs engendre également une perte de sodium et de potassium. Les conséquences et risques de cette carence : fatigue, contractures musculaires intenses, et troubles du rythme cardiaque.
Prendre des laxatifs ne fait pas maigrir
Voilà sûrement l’idée reçue la plus répandue au sujet des laxatifs : la prise de laxatifs permettrait d’éliminer les aliments avant que les calories ne soient assimilées par l’organisme.
Eh bien, c’est totalement faux. Et les laxatifs envisagés et utilisés dans le cadre de cette fausse croyance sont dangereux et peuvent causer de graves dégâts.
La seule bonne raison d’avoir recours à des laxatifs : une « vraie » constipation
Mais qu’est-ce qu’une véritable constipation ?
Concrètement, on parle de constipation s’il y a 3 ou moins de 3 selles par semaine, ou si les selles sont difficiles à évacuer. De plus, une constipation est dite chronique lorsque les symptômes évoluent sur une période d’au moins 6 mois.
L’importance de réfléchir aux raisons avant de soulager les symptômes…
Un mal de tête, et hop ! un Doliprane…
Une douleur au dos, et hop ! un Nurofen…
Un coup de blues, et hop ! un Xanax…
Un épisode de constipation, et hop ! un laxatif…
Notre utilisation des médicaments en général est très révélatrice de notre société moderne : une société pressée qui ne supporte plus ni l’inconfort ni la frustration.
Pourtant, et pour en revenir aux dangers d’une utilisation trop systématique des laxatifs : la constipation ou, plus largement, un mauvais transit, est un dysfonctionnement de l’organisme qui a des causes. Ne pas se pencher sur l’origine de ce trouble du transit et vouloir le soulager sans se questionner davantage à son sujet peut être très problématique. Car en effet, la constipation est un des symptômes du cancer colorectal. Et, pour info, le cancer colorectal est le 2e cancer le plus fréquent chez la femme (3e chez les messieurs). Comme pour tous les cancers, le détecter tôt est essentiel. Or, pour le détecter, il faut être alerté avec les signes que le corps nous envoie.
Ainsi et en cas de constipation chronique, le meilleur des réflexes n’est sûrement pas d’avaler des laxatifs, mais d’aller consulter son médecin.