On connait depuis longtemps déjà l’impact négatif du stress sur la santé immunitaire. Pourtant et à « petites doses », le stress est nécessaire à la vie. Il nous permet de pouvoir faire face aux difficultés. Par exemple, en cas de danger, il nous fournit l’énergie nécessaire pour fuir. Ce stress que l’on pourrait qualifier de sain fonctionne de la même façon chez tous les organismes. Et encore une fois, nous en avons besoin pour vivre.
Mais le stress, s’il est un phénomène parfois utile, doit être de courte durée. Une fois le « danger » passé, il devrait théoriquement disparaitre complètement. Une chose qui est loin d’être le cas dans nos sociétés modernes, où le stress chronique ne cesse de gagner toutes les catégories de la population.
Le risque d’un tel débordement de stress ?
Un affaiblissement considérable des défenses immunitaires et, conséquence directe, une plus grande vulnérabilité aux maladies.
Explications.
Stress, défense immunitaire spécifique et défense immunitaire non spécifique
Pour pouvoir saisir l’impact du stress (et plus particulièrement du stress chronique) sur le système immunitaire, il convient de comprendre son fonctionnement normal et sain. Pour cela, il faut déjà savoir qu’il existe 2 types de défense immunitaire :
- La défense immunitaire spécifique
- La défense immunitaire non spécifique
La défense immunitaire spécifique
Le système de défense immunitaire spécifique correspond à la réaction immunitaire axée spécialement vers l’intrus dans l’organisme, l’agent pathogène. Certains globules blancs produisent alors une quantité importante d’anticorps, les substances de défense. Ces derniers sont spécifiques car ils identifient la structure à la surface de l’intrus. Ils peuvent alors s’y lier (un peu comme si on mettait une clé dans une serrure), et procéder à leur destruction.
Parallèlement, des cellules dites « mémoire » se créent. En cas d’une nouvelle intrusion du même agent, elles agissent comme une armée prête à défendre très rapidement l’organisme.
La défense immunitaire non spécifique
Le système immunitaire non spécifique est en quelque sorte le premier bouclier du corps humain. En font partie :
- La peau, véritable manteau de protection du corps
- Le pH acide de l’estomac
- Les sécrétions des muqueuses
Si un intrus pénètre ces barrières naturelles, des phagocytes sont activés pour éliminer les corps étrangers.
Quel est l’impact du stress aigu sur le système immunitaire ?
D’un point de vue évolutif, un stress aigu correspond à un danger imminent. À notre époque cela peut-être un examen ou un entretien d’embauche. Mais si l’on revient au tout début, ce stress aigu était déclenché par la menace d’un lion qui avait envie de faire de vous son dîner. Bref : 2 solutions possibles : le combat ou la fuite.
Ce stress aigu, réaction naturelle et sensée nous sauver la peau dans des situations périlleuses, renforce la défense non spécifique et diminue la défense spécifique, cette dernière étant moins nécessaire dans ces cas d’urgence.
Quel est l’impact du stress chronique sur le système immunitaire ?
Le stress chronique est un stress qui dure dans le temps et qui pèse de façon quasi permanente sur le psychisme. Il n’est pas un stress naturel et sain. Car lorsque le stress devient chronique, ce sont les 2 types de défenses immunitaires qui sont affaiblies. Aussi bien la spécifique que la non spécifique. Globules blancs et phagocytes diminuent radicalement dans le sang. De fait, c’est tout l’ensemble du système immunitaire qui est appauvri.
Quelqu’un de stressé en permanence se trouve donc vulnérable aux infections aiguës, mais pas seulement. Les maladies chroniques et inflammatoires font aussi partie du lot de menaces. Tout comme le processus de guérison qui est ralenti, et la réponse aux vaccins diminuée. Sans parler du risque de développer un cancer…
Stress chronique et systèmes biologiques : le cercle vicieux
Le stress chronique n’impacte pas que le système immunitaire. Reprenons le fonctionnement « normal » du stress : en cas de danger, le corps sécrète des « hormones du stress » :
- Le cortisol
- L’adrénaline
Ces hormones nous permettent, en théorie, de fuir rapidement ou de nous défendre efficacement contre le danger extérieur. Une fois ce danger passé, les taux d’hormones du stress chutent, permettant notamment au rythme cardiaque et à la tension artérielle de redevenir normaux.
Mais en cas de stress permanent, cortisol et adrénaline continuent de stimuler tous les systèmes biologiques de l’organisme. Et même de les surstimuler, au point que les cellules du corps ne savent plus réagir normalement. Les niveaux d’inflammation augmentent et exposent à de nombreux problèmes de santé.
Par ailleurs, cet état de stress constant incite de façon pernicieuse à déployer des « stratégies » de défense malsaines : fumer, boire de l’alcool ou du café à outrance, se jeter sur le sucre ou négliger son sommeil. Autant de « mauvaises habitudes » qui, elles aussi, impactent sérieusement le système immunitaire jusqu’à l’épuisement total.
Pourtant, il existe des façons simples de réduire le stress chronique. Le simple fait de sourire, par exemple. On essaie ?
😁 😁 😁