Ça y est, on y est : l’automne. Les journées raccourcissent et le ciel devient plus gris. Et tous les ans c’est la même chose, on se sent triste, plus irritable, plus fatigué. Même notre efficacité au travail semble réduite à cause du manque de luminosité. De fin octobre à mars, la dépression saisonnière touche particulièrement les citadins et les femmes (70 à 80 %, quand même), et même si elle n’est pas réellement prise au sérieux, elle peut être très, très handicapante.
Que se passe-t-il quand on manque de lumière ?
Pour comprendre ce qu’il se passe quand on manque de lumière naturelle, il faut comprendre ce qu’il se passe quand il y en a. Les rayons lumineux commencent par pénétrer l’œil, puis ils se transforment en signaux électriques qui vont être envoyés au cerveau. C’est là qu’ils vont agir comme des neurotransmetteurs en stimulant la production de certaines hormones, et notamment la sérotonine. C’est elle qui régule l’humeur (on appelle d’ailleurs souvent la sérotonine l’hormone du bonheur) et qui gère la production d’une autre hormone, la mélatonine, responsable des cycles éveil-sommeil. Le manque de lumière induit donc directement des dérèglements hormonaux qui peuvent être assez suffisamment importants pour entraîner des symptômes rappelant la dépression, et allant parfois jusqu’à provoquer des idées suicidaires. Histoire de bien se figurer ce qu’est la luminosité, posons quelques chiffres :
- Une journée d’été : 50 000 à 130 000 lux
- Une journée d’hiver : 2 000 à 20 000 lux
- Au bureau : 400 à 1 000 lux
Effectivement…
Quels sont les symptômes de la dépression saisonnière ?
Nous ressentons tous des moments de blues à l’approche de l’hiver et jusqu’au printemps. Et cela est probablement du au manque de lumière que tout le monde subit. Mais pour qualifier cela de dépression saisonnière, il faut que les symptômes se répètent à l’identique deux années de suite et ce sans aucun autre évènement dépressif. Et cela rend aussi le diagnostic compliqué car les personnes sujettes à la dépression sont bien évidemment plus sensibles à la dépression saisonnière. Quoi qu’il en soit, les principaux symptômes qui disparaissent au printemps ou lors d’un voyage au soleil sont les suivants :
- Une humeur triste associée d’une irritabilité
- Une diminution du plaisir lors d’activité qui d’ordinaire vous plaisent
- Un état de fatigue important avec des somnolences la journée et une vraie difficulté à se lever le matin
- Une perte d’intérêt générale
- Des difficultés de concentration et une baisse de productivité
- Des crises de boulimie
- Une baisse de la libido
- Un besoin d’isolement
- Des idées sombres
Comment prévenir les troubles liés au manque de lumière ?
Bien sûr il y a la luminothérapie, qui semble donner de bons résultats sur une majorité de personnes qui l’ont essayée pour tenter d’aller mieux à la mauvaise saison. Mais y a-t-il des moyens naturels ?
La réponse est : très certainement !
Nous l’avons vu dans les chiffres plus haut, la lumière d’intérieur est clairement différente du spectre lumineux du soleil et n’a donc pas les mêmes effets du tout. Même par temps gris, il est important de prendre l’air au moins 1 heure par jour, et d’en profiter pour avoir une activité physique. Et pour ceux et celles qui n’aiment pas le sport, une simple marche à un bon rythme, c’est déjà très bien. De la même façon, laisser au maximum la lumière jour rentrer dans la maison, avec pourquoi pas quelques miroirs bien placés pour la refléter, semble être une bonne idée. Enfin, la consommation régulière de poisson pourrait bien être une piste. En effet, peu de dépressions saisonnières sont notées chez les Islandais par rapport à d’autres peuples nordiques. Or les Islandais consomment énormément de poissons et de fruits de mer, riches en oméga-3 et en vitamine D.
Quoi qu’il en soit, la dépression saisonnière étant liée directement au manque de lumière, pallier ce manque par tous les moyens peut être une solution efficace. Mais que cela ne vous empêche pas de consulter votre médecin, car la dépression saisonnière est une vraie dépression qui mérite et qui doit être prise au sérieux.