En entendant le terme frugalisme, vous pensez qu’il s’agit encore d’un énième concept alimentaire ? Il est vrai que l’on pourrait croire à un régime détox composé de graines et de baies. Et certainement que ce frugalisme entraîne des changements dans la façon d’envisager ses repas. Pourtant, il ne s’agit pas d’une diète. Un frugaliste n’est pas quelqu’un qui cherche à maigrir ni à se nourrir mieux, mais une personne qui cherche le bonheur. Bon. Effectivement, c’est un peu le cas de tout le monde, la quête du bonheur ! Mais peut-être en effet que les frugalistes ont vraiment trouvé la recette… Zoom sur ce tout nouveau style de vie né aux États-Unis, déjà très populaire en Allemagne, et aujourd’hui sur le devant de la scène européenne grâce à des fameux bloggeurs, notamment Mr. Money Mustache, la « star » du frugalisme.
Le frugalisme, qu’est-ce que c’est ?
Ne vous êtes-vous jamais senti perplexe (ou même désespéré) en constatant qu’après un mois passé à travailler comme une mule avec des horaires à rallonge votre compte bancaire frôlait le découvert ? Le concept du frugalisme part de cette constatation : la société de consommation nous pousse sans cesse à consommer davantage et toujours, et donc à travailler encore et encore pour gagner un argent qui finalement, nous file à vitesse grand V d’entre les doigts. Sortir de cette surconsommation qui pourrait facilement se comparer à un cercle vicieux, voilà bien l’idée même des frugalistes qui, in fine, aspirent à retrouver une forme de liberté financière, et même de liberté tout court.
Comment pratiquer le frugalisme ?
Puisque s’acharner au boulot ne semble plus payer, qu’à notre époque il est de plus en plus rare de faire carrière dans une même entreprise, que l’automatisation quasi généralisée menace, que le plein emploi n’est plus, et que l’existence même d’une retraite décente apparaît comme de plus en plus impossible, il semblerait bien que pour s’en sortir, il faille changer radicalement de « way of life ». L’idée ? Une vie qui revient aux essentiels : gagner moins, consommer moins, posséder moins, travailler moins, mais vivre plus, et sûrement mieux ! À terme (et le plus tôt possible), le but du frugalisme est d’avoir assez d’économies à investir pour vivre de revenus dits passifs (rentes, gains boursiers, e-commerces automatisés), par opposition aux revenus actifs dépendants, par définition, d’une énergie investie au travail et fonction d’une certaine forme de productivité devenue plus qu’oppressante. À terme, donc, le « early retirement » comme disent les anglais, c’est-à-dire la retraite anticipée. Ce que l’on peut espérer gagner avec le frugalisme finalement, ce n’est pas de l’argent mais bien du temps et de la qualité de vie.
Le frugalisme : une nouvelle forme de minimalisme ?
S’il ne faut surtout pas confondre les frugalistes avec des radins ou des personnes proches de leurs sous, ce nouveau concept tendance n’est pas non plus à amalgamer avec celui du minimalisme. Ils sont certes proches sur certains aspects, mais néanmoins différents. Si les deux mouvements aspirent à un retour à la simplicité pour ne pas dire à la sobriété (d’ailleurs le terme frugalisme vient du latin Frugalis, littéralement, « sobre »), les angles d’attaque pourrait-on dire ne sont pas les mêmes. Pour le frugalisme, autrement appelé « simplicité volontaire », il s’agit de maîtriser et donc de réduire au maximum ses achats en résistant à la publicité, mais également en prônant le recyclage, la consommation dite éco-responsable, et la notion de communauté avec tout le sens d’entraide que cela implique. Il y est aussi très question de respect de l’environnement et d’écologie. Pour le minimaliste, cette vision environnementale n’est pas un moteur. Il cherchera à consommer moins, oui, mais pour se simplifier l’existence et améliorer sa qualité de vie en profitant des choses qui comptent pour lui sans nécessairement cette aspiration à un développement durable et respectueux de la planète.
Mais dans les deux cas, frugalistes et minimalistes cherchent à lutter contre la « rat race » (sorte de course sans fin vers le « toujours plus ») en revenant à un bonheur simple fait de choses et de valeurs essentielles. Et peut-être est-ce là la vraie richesse, finalement…