Les animaux de compagnie font du bien et influent sur l’état de santé général, c’est un fait. Mais les chats auraient ce petit-quelque-chose-de-plus qui leur conférerait des vertus bien particulières. Et ce petit-quelque-chose, eh bien c’est le ronron. Selon certains professionnels animaliers et thérapeutes, le ronronnement des chats présente des aptitudes à réduire le stress, l’anxiété et l’insomnie. Aujourd’hui on parle même de « ronron thérapie », et c’est très sérieux.
La « ronron thérapie » pour être plus zen
Et c’est bien à la France que l’on doit la naissance du terme « ronron thérapie ». Jean-Yves Gauchet, son inventeur et vétérinaire à Toulouse, explique que le ronronnement des chats apaise et agit comme un médicament, mais sans les effets secondaires. Selon lui, quand l’organisme de l’homme lutte contre une situation pénible ou douloureuse, les vibrations sonores du ronron agissent comme un tranquillisant, un peu comme le ferait une musique zen. Mais ce serait sans compter sur les vibrations qui ne sont pas audibles et qui émettent des fréquences basses, entre 20 et 50 hertz. Ces dernières, si on ne les entend pas, sont en revanche perçues par les corpuscules de Pacini. Ce sont des récepteurs dans la peau, situés dans le derme et l’hypoderme, qui sont sensibles aux vibrations. La stimulation des corpuscules de Pacini par les ronronnements va entraîner une production augmentée d’endorphines, les fameuses hormones du plaisir dont on parle si souvent. Tranquillisant, somnifère et antidépresseur naturel, non, la « ronron thérapie » n’est pas qu’une vue de l’esprit. Il se passe réellement quelque chose, à un niveau biochimique.
Les ronrons pour une meilleure cicatrisation osseuse ?
Une étude menée par le corps médical américain dans les années 1950 a en effet permis de démontrer qu’à fracture égale, le chat se rétablit trois fois plus vite que n’importe quel autre animal. Des kinésithérapeutes ont même essayé de reproduire les vibrations spécifiques du ronronnement en cabinet pour accélérer la cicatrisation osseuse. L’hypothèse d’une authentique action réparatrice de lésion est émise, sans être encore clairement validée. Néanmoins, de plus en plus de kinésithérapeutes, d’orthopédistes et médecins du sport utilisent aujourd’hui des vibrations étagées sur des basses fréquences pour soigner des fractures, des lésions, et accélérer la cicatrisation.
Les ronrons pour réduire le jetlag ?
C’est bien ce dont s’est rendu compte, par hasard, Jean-Yves Gauchet, fondateur de la « ronron thérapie ». Il a d’ailleurs conçu en 2009 et en collaboration avec le géant de l’informatique Apple, une application destinée aux iPhones. Le principe est basé sur l’association de ronrons enregistrés et la diffusion d’une lumière bleue générant la production de la mélatonine. Résultat : une meilleure récupération des rythmes biologiques.
Le chat ronronne quand il se sent bien, mais également lorsqu’il est en souffrance ou en détresse pour s’auto-guérir. Mais il semble légitime à présent de se poser une question : le chat ronronne-t-il volontairement pour nous faire du bien ? Effectivement, il est séduisant de le croire… et la théorie semble tout à fait crédible. Car nous émettons des phéromones que le chat perçoit en situation de difficulté. D’ailleurs, de nombreuses structures médicalisées, notamment destinées aux personnes âgées (les EHPAD), font intervenir les petites boules de poils. Et les nombreux bienfaits qu’ils apportent aux pensionnaires de ces établissements, tant physiques que psychologiques, sont absolument indéniables. Il semblerait bien, donc, que le binôme chat-humain fonctionne sur le principe du cercle vertueux : plus on se fait du bien, plus on continue de s’en faire !