La question est soulevée depuis pas mal de temps déjà. Les écrans, qu’ils soient de télévision, de tablette ou de smartphone, représentent-ils un danger réel pour les enfants et pour les adultes en devenir qu’ils représentent ?
Il semblerait bien que le verdict soit tombé, même s’il est clair que la polémique sur le sujet ne cessera pas. Une étude canadienne affirme en effet qu’à partir de deux heures par jour, les capacités intellectuelles des enfants soient considérablement réduites… Ces résultats, publiés dans une revue britannique, tombent comme un pavé dans la marre.
L’influence des écrans sur les enfants
En matière d’exposition aux écrans, la position canadienne est de recommander de la limiter à deux heures par jour. Par ailleurs, le besoin en sommeil serait de 9 à 11 heures et 1 heure au moins d’activité physique par jour est préconisée. L’étude, qui porte sur plus de 4500 enfants de 8 à 11 ans répartis sur 20 sites différents aux Etats-Unis, révèle qu’un tiers de ces enfants, soit 1 sur 3, ne respecte aucune des recommandations canadiennes. On apprend même qu’en moyenne, les enfants restent happés par leurs divers écrans pas loin de 4 heures par jour, soit presque le double que ce qui est conseillé. Or, des tests cognitifs ont clairement démontré un lien existant entre le temps passé devant les écrans quels qu’ils soient et la qualité du sommeil et les performances des enfants. Ces tests, portant sur le langage, la mémoire, la réactivité et la concentration posent une conclusion qui mérite d’être observée de très près : plus de 2 heures par jour d’exposition aux écrans appauvrit leur développement cognitif. Voilà qui est posé.
Des médecins inquiets
Au Canada comme ailleurs et notamment en France, pédagogues, scientifiques et médecins alertent sur les dangers que représentent les industriels en entretenant l’addiction des enfants pour les écrans, par exemple au travers des jeux sur smartphones. De nombreux médecins l’affirment : la surexposition aux écrans avant 6 ans nuit gravement au développement cérébral, et le lien avec l’émergence des troubles du spectre autistique et d’autres troubles dits « envahissants » du comportement est largement suspecté. Certains médecins et scientifiques vont même jusqu’à affirmer qu’avant 4 ans, l’écran est tout simplement un danger. De nombreux pédopsychiatres vont dans ce sens en déclarant qu’ils sont de plus en plus consultés par des parents dont les enfants présentent des symptômes autistiques. Si dans certains cas il s’agit vraiment d’un enfant autiste, pour la plupart il s’avère que ce sont des enfants qui restent « juste » scotchés un temps considérable devant les nombreux écrans mis à leur disposition à la maison…
La position de la France
Le Conseil supérieur de l’Audiovisuel conseille de ne pas mettre du tout un enfant de moins de 3 ans devant un écran, le lien entre développement et écran ayant été démontré. Mais dans une société où le virtuel a pris tant de place, peut-on revenir en arrière ? Les parents doivent comprendre que le tout petit a d’abord besoin de mettre en place des repères spatiaux puis temporels. Et cela passe obligatoirement par une interaction avec l’environnement où ses sens sont impliqués. Cette phase essentielle du développement est complètement shuntée si l’enfant est maintenu sage par un écran. Car l’écran ne calme pas un enfant. Il l’hypnotise et le coupe complètement du réel. Là est le danger.