Il y a encore du mystère, des doutes, des peurs peut-être à parler de l’hypnose. Pourtant, en modifiant la façon dont une personne perçoit une douleur, physique ou morale, l’hypnose indéniablement apaise, tranquillise.
Les résultats sont là et d’ailleurs ils ont permis à l’hypnose de pénétrer dans les blocs opératoires. Grâce à elle et à l’action qu’elle joue sur la conscience, de nombreuses opérations peuvent aujourd’hui se faire sans anesthésie générale. À l’hôpital, grâce à l’hypnose, il y a davantage de sédations locales, une administration d’antidouleurs moindre, et une cicatrisation accélérée. Mais le plus passionnant dans l’hypnose, c’est que ses champs d’application semblent tout simplement illimités. En tout cas, ils vont bien au-delà de la table d’opération.
Addictions, douleurs, phobies, anxiété, on fait le point sur l’hypnothérapie et tous ses bienfaits. L’hypnose, une vraie thérapie pour plus de mieux-être.
Hypnose : que se passe-t-il dans la « transe hypnotique » ?
Les clichés sont encore bien ancrés au sujet de l’hypnose. Mais il faut le reconnaître, ce que l’on nous en montre, notamment dans des shows télévisés, n’aide pas vraiment à se faire une idée juste.
Non, l’hypnose n’endort pas l’esprit. Non, l’hypnose ne coupe pas la personne de ses sens et de ses sensations. Non, l’hypnothérapeute ne peut pas faire de vous sa marionnette…
En réalité, l’hypnose, c’est tout l’inverse. Sous hypnose, l’esprit est plus présent que jamais. Il est vif, affuté. La personne hypnotisée est pleinement consciente. Jamais elle ne perd le contrôle d’elle-même, même si les médias aimeraient nous faire croire le contraire, pour le spectacle.
Les 3 phases de l’hypnose
Une séance d’hypnose se déroule toujours selon 3 phases bien définies :
- La phase d’induction: les préoccupations du moment sont abandonnées au profit d’une immersion totale dans l’imagination et l’écoute des perceptions. La personne est « ici et maintenant ». Ses muscles se relâchent. Sa respiration se pose et se calme.
- La transe hypnotique: c’est la « phase de travail » pendant laquelle la personne dépasse les murs de sa conscience et peut agir directement et calmement sur le problème qui aura été fixé en amont avec l’hypnothérapeute dans une consultation préliminaire.
- La phase de sortie: le compte à rebours est souvent utilisé ici pour permettre à la personne sous hypnose de revenir en douceur à la réalité du moment. L’expérience de la transe hypnotique est en elle-même porteuse de bienfaits. Une analyse ou encore un feed back ne sont pas forcément nécessaires.
La « transe hypnotique », un état de « veille paradoxale »
Le mot « hypnose » vient du grec « hypnos », c’est-à-dire « sommeil ». Depuis le 19e siècle, l’histoire de l’hypnose s’est pensée à travers cette étymologie. À l’époque, on parlait de « sommeil hypnotique » pour définir le voyage intérieur de la personne sous hypnose. C’était un état plein d’inconnues et de zones d’ombres, autant d’incompréhensions et de méconnaissances qui ont tenu l’hypnose loin, bien loin, du monde scientifique.
Cependant et grâce à l’imagerie médicale, on sait aujourd’hui que l’état hypnotique est tout sauf du sommeil. Pendant la « transe hypnotique », des régions du cerveau s’activent et les sens vivent vraiment la scène imaginée, avec encore plus de vigilance que si elle était vécue pour de vrai. Bien sûr l’hypnose possède quelques attributs du sommeil puisqu’elle coupe l’individu de certains stimuli. Mais parallèlement, elle le place dans un état d’hypervigilance. Raison pour laquelle on parle aujourd’hui de « veille paradoxale » pour qualifier la « transe hypnotique ». Et loin d’être un endormeur, l’hypnothérapeute est en réalité un « éveilleur », pour reprendre le terme et la pensée de François Roustang, auteur de « Qu’est-ce que l’hypnose ? ».
Quel est le rôle de l’hypnothérapeute pendant la séance ?
L’hypnothérapeute est un peu comme un « guide bienveillant ». Il aide la personne à entrer puis à sortir tranquillement de ce monde intérieur qu’elle est la seule à avoir exploré. Pendant la phase de travail, ou « transe hypnotique », l’hypnothérapeute guide le mental en douceur pour qu’il reste dirigé vers l’objectif fixé. Mais à aucun moment il ne l’influence.
L’hypnose : un éventail de possibles et de bienfaits illimité !
Le recours à l’hypnose se justifie bien au-delà de son application et de ses intérêts au bloc opératoire. En effet, la plupart des souffrances que nous ressentons trouvent leurs origines dans un refus, un rejet entre « ce qui est » et « les choses telles qu’on voudrait qu’elles soient ». L’hypnose, en se servant du potentiel imaginaire et créatif de l’individu, un potentiel sans limite, sans frontière, ne change pas la réalité des choses, bien évidemment, mais aide très efficacement à retrouver une forme d’acceptation nécessaire au mieux-être.
Quelques applications de l’hypnose
L’hypnose rentre dans la catégorie des thérapies brèves. Sur un nombre de séances très réduit, il est possible grâce à l’hypnose de soulager de nombreuses problématiques où la psyché humaine est en jeu :
- Sevrage tabagique
- Alcoolisme
- Troubles alimentaires
- Douleurs chroniques
- Mauvaise estime de soi
- Gestion du stress
- Prévention du burn-out
- Phobies
- Anxiété aggravée
- Tous les problèmes émotionnels liés à des moments de vie particuliers (deuil, rupture, passage d’un examen…)
L’hypnose est une thérapie parfaitement adaptée aux enfants et aux adolescents.
Par ailleurs, il est facile d’apprendre l’auto-hypnose, exercice qui peut devenir un outil de mieux-être particulièrement efficace au quotidien, et qui entretiendra les bénéfices de l’hypnothérapie en consultations.
Hypnose : quelques points de repères sur la pratique de l’hypnothérapie
- Qui peut être hypnothérapeute ?
Tous les professionnels de santé, aussi bien les dentistes que les psychologues en passant par le personnel hospitalier, peuvent se former à l’hypnothérapie afin de proposer l’hypnose comme un complément à leurs patients.
- Y a-t-il des contre-indications à l’hypnose ?
Il n’existe pas de contre-indication connue à l’hypnose. Tant que les capacités d’attention peuvent être sollicitées, l’hypnose donne d’excellents résultats aussi bien chez les enfants que chez les adultes, dans la gestion des douleurs physiques et psychiques.
- L’hypnose est-elle remboursée ?
Certaines mutuelles peuvent prendre en charge des séances d’hypnothérapie, spécialité considérée comme de la médecine douce. Pour ce qui est de la Sécurité sociale, seule condition : le praticien (un médecin généraliste ou un psychiatre) doit être conventionné.
- Comment trouver le bon hypnothérapeute ?
Les diplômes du praticien attestent bien sûr de ses compétences dans le domaine de l’hypnose. Mais n’oublions pas que dans ce genre de traitement, la qualité relationnelle et le feeling sont primordiaux pour la réussite de la thérapie. Il est important d’en tenir compte dès le premier rendez-vous.