Lorsque l’on observe le système hormonal humain, force est de constater que les choses sont bien faites, parfaitement régulées, absolument orchestrées par un jeu de sécrétions et de régulations en réaction. Et la faim ne déroge pas à ce mécanisme aussi subtil qu’efficace, grâce à la leptine, une hormone digestive qui a pour fonction de réguler l’appétit en contrôlant la sensation de satiété, d’où le nom d’« hormone de la satiété » que l’on peut lui donner parfois. C’est en effet grâce à elle que notre cerveau sait à quel moment le ventre est plein, satisfait, à quel moment donc il est temps de s’arrêter de manger. Pourtant, comme tous les grands mécanismes de ce monde, certaines choses peuvent perturber le fonctionnement de la leptine. En découle des fringales aussi subites qu’inadéquates, et tous les effets secondaires qui suivent comme dans un jeu de dominos : pulsions alimentaires, prise de poids, problèmes de santé…
Aujourd’hui, Corps&Santé vous aide à mieux comprendre le fonctionnement de la leptine afin, nous l’espérons, de vous aider à retrouver cette sensation aussi agréable que vitale : la satiété.
1 – Le stress agit négativement sur la leptine
Voilà quelque chose qui ne surprendra pas grand monde : le stress agit sur la sécrétion de leptine, en perturbant du tout au tout le mécanisme de la satiété et de la faim. Mais que se passe-t-il réellement lorsque nous traversons une période de forte angoisse ?
Dans le corps, le stress a comme effet direct d’augmenter le taux de cortisol sanguin. Or, plus y a de cortisol dans le sang, moins il y a de leptine… Les conséquences : une plus grande faim associée à un plaisir accru de manger. Donc lorsque l’on dit que le stress fait grossir, c’est une vérité et non pas une vue de l’esprit…
2 – Les régimes restrictifs troublent la leptine
Foncièrement, l’Homme est un être impatient et pressé de constater les résultats de ses efforts, quel que soit le domaine. Et lorsque l’on désire perdre quelques petits kilos, bien évidemment, on est tenté de suivre un régime strict qui fera son petit effet rapidement. Pourtant…
Les diètes qui n’apportent que très peu de calories en promettant des miracles font justement l’inverse, à terme, car elles inhibent complètement la production de leptine. Et quand le taux de leptine chute tout d’un coup, la faim surgit de façon fulgurante et insoutenable, le métabolisme tourne au ralenti et très vite, c’est toute forme d’énergie qui vient à manquer. Partant de là, il est évident que de tels régimes ne peuvent tout simplement pas fonctionner…
3 – Les personnes en surpoids ont un taux élevé de leptine, et pourtant…
Surprenant, n’est-ce pas ? vue que de nombreuses personnes pensent que si quelqu’un est en surpoids voire souffre d’obésité, c’est « forcément » parce qu’il ou elle mange trop. Mais comment « manger trop » alors que l’hormone de la satiété afflue dans l’organisme ?
En réalité, les choses sont toutes simples, et les comprendre peut permettre à chacun de nous de mieux saisir les difficultés qu’endurent les personnes « trop » corpulentes…
La leptine est essentiellement produite par les cellules grasses de l’organisme, les adipocytes. Logique donc que l’hormone soit très présente chez les personnes en surcharge pondérale. Le hic, c’est que chez ces personnes-là, cette forte concentration provoque une résistance à la leptine. Du coup cette dernière s’accumule dans le sang, mais elle ne parvient plus à remplir sa mission de signalisation au cerveau. Autrement dit, les personnes obèses ressentent la satiété, oui, mais à retardement. S’en suit un cercle vicieux qui n’est absolument pas de leur fait, puisqu’elles continuent à manger (à trop manger, de fait), mais sans le savoir, sans avoir le signal qui leur permettrait de savoir qu’en fait, il conviendrait de cesser d’avaler quoi que ce soit.
S’il fallait conclure…
Bien que performant, bien que tout simplement épatant, le fonctionnement hormonal de notre corps est subtil et donc fragile. Il ne s’agirait pas que cet article vous donne envie de vous procurer des compléments alimentaires à base de leptine pour vous « aider » à gérer votre faim. C’est bien tout le contraire. Cela ne ferait que dérégler davantage un système hormonal qui, lorsqu’il est épargné par le stress et les auto-privations à répétitions, fonctionne admirablement bien. Au final et à méditer : peut-être que la meilleure façon de respecter son corps reste de lui faire une entière confiance…