Si le concept de relaxation existe depuis le XIXe siècle, la sophrologie, elle, n’est apparue que dans les années 60 grâce à Alfonso Caycedo, un neuropsychiatre espagnol. Qu’est-ce que ce décalage chronologique démontre ? Tout simplement que de tout temps, l’homme a été stressé, sous tension, et de fait a recherché des moyens de revenir à un état de calme mental et de détente physique. Mais cela prouve aussi et surtout qu’au fur et à mesure du temps, les sources de stress et d’angoisse devenant de plus en plus nombreuses et complexes, il a cherché à aller plus loin, il a cherché à s’engager dans une véritable démarche de développement personnel. Car c’est bien là toute la différence entre la relaxation et la sophrologie, qui sont, encore aujourd’hui alors qu’on en parle de façon totalement démocratisée, confondue à tort.
Non, la sophrologie n’est pas de la relaxation !
En revanche, la sophrologie se sert de la relaxation comme d’un outil, un outil tel un préambule qui permet d’amener une détente mentale et musculaire absolument nécessaire au travail qui suit, un travail qui porte sur le fonctionnement même de la personne, le but étant de l’aider à changer sur un plan profond afin qu’elle vive mieux au quotidien et puisse faire face au stress et aux instants délicats de la vie d’une meilleure façon, une façon qui va dans le sens de son mieux-être global.
Qu’est-ce que la relaxation apporte ?
Comme son nom l’indique, la relaxation recherche une détente tout d’abord physique et musculaire puis, grâce à une connexion à la respiration, un retour au corps qui permet de calmer l’activité mentale la plupart du temps erratique et source de nombreux conflits intérieurs. La relaxation est une méthode passive, qui se pratique allongée et dont les effets sont immédiats mais instables dans le temps. Elle ne change pas la personne dans le fond, mais lui donne une sorte de trêve temporelle certes source de mieux-être, mais ce mieux-être est très limité dans la durée. Une fois la séance terminée, la vie reprend son cours normalement, et si la détente se poursuit peut-être quelques heures, très vite le tourbillon de l’existence vous remporte et vous ramène à vos réactions coutumières, celles-là même qui génèrent stress, angoisse, énervement, tristesse et autres sentiments délétères du quotidien qui sont comme des poisons dans vos veines mais qui proviennent tous de mécanismes internes aussi inconscients que profondément ancrés.
Quelle est la visée de la sophrologie ?
Si la sophrologie se sert de la relaxation pour induire un état de calme physique et mental, son objectif final lui, va bien au-delà. Pour formuler les choses de façon peut-être plus claire : si la détente recherchée en relaxation est un but, en sophrologie cette même recherche est un moyen pour aller plus loin, pour travailler en profondeur. Et là est le mot clé : « travailler ». La sophrologie provient d’une démarche active de la personne qui souhaite donc « travailler » sur elle-même pour avancer sur le chemin du développement personnel et du mieux-être. Le sophrologue va alors lui apprendre des techniques (visualisations, respirations etc…) alors qu’il est dans cet état un peu second de relaxation profonde, des techniques qui vont du coup rentrer directement dans son inconscient, dans ses profondeurs, afin d’opérer en lui de véritables changements intérieurs. À ce titre, un sophrologue est davantage un thérapeute que ne peut l’être un relaxologue, ce dernier pouvant plutôt se qualifier d’accompagnant bienveillant. D’ailleurs, un détail qui n’en est pas un et qui représente bien la différence entre la relaxation passive et la sophrologie active : cette dernière se pratique assis ou debout, et non pas allongée.
Vous avez encore du mal à saisir la différence entre relaxation et sophrologie ?
Prenons un exemple, une métaphore parlante : admettons que vous ayez une douleur permanente dans les reins qui vous empoisonne l’existence. Vous avez deux options qui s’offrent à vous : vous offrir un bon et long massage qui va vous délasser et vous défaire de vos tensions, ou aller voir un posturologue qui vous apprendra à mieux vous tenir pour ne plus souffrir du dos. Dans le premier cas, la douleur cessera mais reviendra. Dans le second, vous allez vous rééduquer pour progressivement, au fil des séances, comprendre quelles sont ces mauvaises postures qui créent votre douleur afin de ne plus les reproduire.
La sophrologie est mieux que la relaxation alors ?
Absolument pas ! Car tout dépend de votre recherche et donc de votre besoin. La sophrologie s’adresse essentiellement à des personnes qui se sentent en difficulté dans leur existence et qui veulent apprendre à appréhender les événements différemment (plus positivement) afin de modifier en profondeur leur regard sur leur existence. Et tout le monde ne ressent pas une telle détresse donc un tel besoin. La relaxation, elle, est une parenthèse dans le quotidien que tous nous pouvons nous offrir pour profiter simplement et sans autre enjeu d’un instant de calme certes régénérant, mais aucunement transcendant. Et en même temps, la transcendance n’a jamais été une absolue nécessité !
Pour aller plus loin :