Nous savions déjà comment l’alimentation impacte sur les émotions, notamment grâce à une communication hormonale. Mais des chercheurs ont récemment prouvé l’existence d’un réseau neuronal complexe reliant directement l’intestin et le tronc cérébral, en avant du cervelet et directement relié au cerveau. Élément essentiel du système nerveux central, on connaissait le rôle du tronc cérébral dans la régulation de la respiration et du rythme cardiaque, ainsi que sa fonction en tant que centre de contrôle de la douleur. Mais la découverte de millions de neurones dans notre intestin révolutionne littéralement la façon d’envisager notre ventre, ce dernier apparaissant aujourd’hui comme notre deuxième cerveau. Une preuve de plus qui confirme que l’être humain doit être envisagé dans sa globalité, et non pas comme des parties certes associées mais distinctes et indépendantes.
Le ventre, ce deuxième cerveau…
L’idée d’une communication particulière entre le ventre et le cerveau ne date pas d’hier. Depuis plus de 50 ans, de nombreux scientifiques se sont penchés sur la question. Mais jusqu’alors, on pensait surtout que c’était le cerveau qui envoyait des messages au ventre. Le concept de dialogue, autrement dit d’une communication bilatérale avec le ventre qui serait lui-même capable d’envoyer des messages directement au cerveau est beaucoup plus récent. La découverte de plus de 200 millions de neurones connectés à notre intestin (200 millions, c’est autant que dans notre cerveau) vient révolutionner complètement notre façon d’envisager notre ventre, et fait de lui et sans métaphore aucune notre second cerveau. En communication permanente avec celui que l’on considérait comme le seul et unique chef d’orchestre du corps humain, on comprend mieux dès lors pourquoi dès que le ventre va mal, c’est tout l’organisme qui s’enraye.
Au cœur de cette communication, le microbiote…
Il faut croire que de façon instinctive, l’homme a toujours su et connu le lien privilégié qu’entretiennent notre ventre et nos émotions. Il suffit de se remémorer quelques une des expressions populaires que nous employons couramment sans même y penser : « avoir un poids sur l’estomac », « se faire de la bile », « avoir le ventre noué », ou plus joli « avoir des papillons dans le ventre ». Stress, anxiété, déprime ou sentiment amoureux, les scientifiques avancent de plus en plus l’idée que ce sont bel et bien les bactéries intestinales (le fameux microbiote) qui seraient au cœur de la communication entre l’intestin et le cerveau, en influençant directement le fonctionnement cérébral. Loin de se limiter « seulement » à des fonctions métaboliques et immunitaires déjà démontrées (« seulement » entre guillemets parce que c’était déjà beaucoup), ces milliards de bactéries qui nous veulent définitivement du bien seraient centrales dans nos comportements et notre gestion émotionnelle. Cette participation active du microbiote dans l’axe intestin-cerveau conduit même les chercheurs à penser qu’en cas de déséquilibre, il jouerait un rôle considérable dans l’apparition de maladies neurologiques et psychiatriques. Une bonne raison (s’il en fallait une) de prendre un grand soin de son ventre et en particulier de son intestin en misant à fond sur les probiotiques contenus par exemple dans les yaourts et les légumes lacto-fermentés.