Que ce soit de façon temporaire ou permanente, on est atteint de bruxisme lorsque l’on grince ou que l’on serre les dents de façon inconsciente et le plus souvent la nuit, pendant le sommeil. Près de 15 % de la population serait touchée, ce qui fait du bruxisme un trouble loin d’être rare. Si les causes et les origines, probablement toujours multifactorielles, sont encore obscures, les conséquences, elles, sont bien connues et à prendre très au sérieux…
Pourquoi inflige-t-on ça à nos dents ?
Un bruxomane bruxe de façon tout à fait involontaire. Si un mauvais alignement des mâchoires peut être envisagé comme une cause possible au bruxisme, il semble vraisemblable de penser qu’un stress psychologique et un état général anxieux y sont intimement liés. Il a été également démontré qu’un traumatisme ancien engendrant un stress post-traumatique résistant peut avoir comme conséquence à long terme un phénomène de bruxisme. Dormir sur le dos ou avoir des phases d’éveil nocturne peuvent aussi être à l’origine de l’apparition du trouble.
Certains médicaments comme les antidépresseurs et les inhibiteurs de la sérotonine sont également envisagés comme pouvant aggraver le bruxisme, tout comme la prise de stupéfiants type ecstasy ou autres stimulants comme l’alcool et le tabac.
Le bruxisme touche les hommes comme les femmes, et même les enfants et adolescents sont concernés.
Quelles sont les conséquences du bruxisme ?
Si le bruxisme n’est pas pris en charge et devient chronique, les problèmes qui en découlent peuvent être très graves et très rapides.
- Dégradation esthétique notable.
- Usure prématurée des dents
- Perte considérable d’émail dentaire.
- Risque de fracture dentaire.
- Déchaussement des dents.
- Sensibilité au chaud et au froid accrue.
- Problèmes d’articulation.
- Fatigue musculaire.
- Inflammation des muscles de la mâchoire.
- Perte de dents.
- Maux de tête.
Malheureusement, les conséquences ne se limitent pas qu’à la sphère de la bouche. La plupart des ostéopathes le disent : on ne peut pas bruxer et ne pas avoir mal au dos. Le squelette est en effet un mécanisme où chaque partie communique avec l’autre. Cette sollicitation extrêmement forte (rappelons que les muscles de la mâchoire sont parmi les plus puissants du corps humain) et répétée se répercutera obligatoirement un jour où l’autre au niveau de la colonne vertébrale et s’exprimera par la douleur.
Enfin, soulignons qu’une nuit de sommeil passée à bruxer ne sera pas source d’un sommeil réparateur et engendrera fatigue, et stress. C’est de cette façon que le bruxisme devient l’origine du bruxisme. Autrement dit, commencer à bruxer, c’est mettre le doigt dans une spirale infernale où le chien n’a de cesse que de courir après sa queue.
Y a-t-il un traitement ?
Malheureusement non, il n’existe pas de traitement au bruxisme. En revanche, il existe une prise en charge : porter une gouttière la nuit. Oui, c’est bien la seule façon d’éviter d’aggraver les dégâts et d’après les dentistes, la gouttière serait aussi une façon de rééduquer les mâchoires. Une gouttière est une prothèse moulée sur les dents du bas et qui doit être impérativement portée toutes les nuits. C’est d’ailleurs une expérience autant intéressante qu’effrayante pour le bruxomane, qui s’apercevra en regardant l’état de sa gouttière au bout d’une semaine, de l’énergie qu’il met à bruxer. Imaginez la gouttière complètement bousillée, et transposez donc ça à vos dents…
En complément du port de la gouttière qui reste indispensable, masser son visage et en particulier la jointure des mâchoires, la mandibule inferieure, le cou et les cervicales, pourrait soulager un peu les symptômes en détendant les muscles. Même principe pour toutes les techniques de gestion du stress qui peuvent être mises en place et seront toujours profitables.
Enfin, si l’origine du bruxisme se trouve dans un traumatisme, il peut être intéressant d’envisager une prise en charge psychologique afin d’extérioriser en consultation, et non la nuit en grinçant des dents sur son oreiller.