Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la dépression toucherait plus de 350 millions de personnes dans le monde, et le nombre de cas ne semble pas prêt de cesser d’augmenter. À tel point que d’aucun parle d’une véritable épidémie dont la première des conséquences est la consommation mondiale d’antidépresseurs qui ne cesse de croître. En Europe, mais également au Japon ou encore aux Etats-Unis, chercheurs, philosophes, médecins, sociologues, tous cherchent encore les raisons de ce phénomène. Mais si les racines du problème restent encore à explorer, tous les acteurs de la santé semblent d’accord sur un point : en cas de déprime ou de dépression, l’activité physique, ça fait du bien. Et même mieux : ça peut aider, voire soigner…
Les bienfaits de l’activité physique sur la dépression sont concrets
En Caroline du Nord, une étude de 10 mois a été menée sur plus de 150 personnes souffrant d’un trouble dépressif majeur. Au sein de ce groupe, certains ont été traités par un médicament antidépresseur, d’autres ont pratiqué une activité physique (en l’occurrence un exercice aérobie), et enfin certains ont cumulé les deux. Des évaluations ont eu lieu plusieurs fois pendant l’étude, et les résultats sont sans équivoques : les chercheurs ont en effet mis en évidence que l’activité physique était au moins aussi efficace que le médicament. Et même mieux : les personnes ayant pratiqué un exercice physique ont statistiquement moins de chances de rechute que les personnes ayant juste été médicamentées.
D’autres études menées auparavant aboutissent aux mêmes conclusions : l’activité physique est tout autant efficace que les antidépresseurs, les séances de coaching ou les psychothérapies.
Comment l’activité physique peut-elle soulager les syndromes dépressifs ?
Le mécanisme précis de l’action de l’activité physique sur l’état psychique n’est pas encore clairement défini. Pendant longtemps, la théorie voulait expliquer le phénomène par la libération d’endorphines. On sait aujourd’hui que cela n’est pas juste. Car on parle bien d’ « activité physique » et non pas de « sport ». En effet, la libération d’endorphines dans l’organisme ne se fait qu’après une certaine intensité dans l’effort. Or de nettes améliorations de l’humeur ont été constatées après des activités physiques trop modérées pour engendrer une quelconque libération hormonale. Autrement dit (et peut-être est-ce là une bonne nouvelle), nous n’avons pas besoin de transpirer à grosses gouttes pour observer concrètement les résultats et les effets positifs de l’exercice physique sur notre santé mentale. À vrai dire, seules 30 minutes de marche, de yoga, de stretching ou toute autre forme d’activité physique peu intense suffisent à entretenir une humeur positive et à garder une santé mentale et émotionnelle satisfaisante.
En pratique, comment l’activité physique peut-elle vous aider émotionnellement ?
Nous l’avons dit, nul besoin de se lancer des défis physiques ni de faire des exploits. En extérieur ou à la maison, le secret est de trouver une activité qui vous plaise et de parvenir à l’intégrer dans une routine quotidienne. Bien sûr, c’est là qu’est la seule difficulté : il est plus facile d’avaler un comprimé que de s’astreindre (du moins les premiers jours) à respecter une activité de 30 minutes lorsque la seule chose que l’on se sent de faire, c’est de ne rien faire. Mais le jeu en vaut réellement la chandelle puisque, encore une fois, cette connexion au corps en mouvement donne de bien meilleurs résultats en termes de prise en charge des troubles dépressifs.