« Le silence est d’or ». Qui ne connait pas ce célèbre proverbe ? Qui même ne l’a jamais cité pour illustrer la nécessité et la justesse de se taire, parfois. Pourtant aujourd’hui, notre quotidien n’est que bruit. Les voisins, la télévision, la radio, la circulation, les travaux, la musique, le bruit est constant. Peut-être vous arrive-t-il quelques fois, à force de concentration, d’avoir l’impression de vous en extraire. Pourtant le bruit est toujours là, tout le temps, et vos oreilles le subissent. Alors peut-être mettez-vous vos écouteurs… mais n’est-ce pas du bruit toujours dans vos oreilles, la seule différence étant que c’est votre bruit ? Et où est le silence dans tout ça ? Disparu ? Savons-nous encore écouter le silence et toutes les merveilles qu’il a nous apporter ?
De plus en plus de stages ou de semaines vacances sont organisées aujourd’hui pour nous apprendre, dans un cadre calme et propice, à renouer avec la sagesse de se taire, pour nous enseigner l’économie des mots et nous faire entendre combien nous ne sommes finalement que bavardage. Un bavardage bien souvent synonyme de gaspillage…
Zoom sur 3 vraies bonnes raisons de se taire en groupe.
La retraite silencieuse pour parer les dangers réels du bruit.
D’après une étude de la TNS Sofres, plus de deux tiers des personnes actives se plaignent d’un lieu de travail bruyant. Le même constat est fait au domicile, où le bruit est cité comme première source de nuisance. Oui, le bruit gêne, le bruit fatigue, le bruit énerve. Mais le bruit fait bien plus : le bruit rend malade. En effet, l’exposition répétée au bruit agit sur bien des plans de notre organisme de manière nocive, voire dangereuse. Il perturbe la qualité du sommeil et induit des désordres dans le fonctionnement des systèmes endocriniens et digestifs. Il serait même à l’origine de troubles anxio-dépressifs, et pourrait intervenir dans l’apparition de maladies cardiovasculaires. Faire une cure de silence semble donc aussi évident que de faire une cure de magnésium lorsque l’on en manque. Il s’agit d’un acte de responsabilité dans la prise en charge de sa propre santé.
La retraite silencieuse pour développer tous ses potentiels intellectuels.
Se taire, permet de libérer une partie de notre mental qui, d’ordinaire, est masqué par notre bavardage. Le silence nous réapprend à nous connecter à notre moi profond, et à l’écouter sereinement. Car ce qu’il a à nous dire est une source de richesse inégalable. Intuition, inspiration, créativité, potentiel de décision, accueil des émotions, nous taire nous rend créatifs, ancrés et sereins. Mais pas que. Apprendre à se taire favorise aussi la concentration, la prise de recul, la remise en question et en perspective, la mémorisation et l’intégration, ainsi que la vigilance intellectuelle. Autrement dit, une retraite silencieuse est la façon idéale de booster ses capacités cérébrales pour revenir avec un cerveau plus efficient.
La retraite silencieuse pour mieux communiquer avec l’autre.
Cela vous parait antinomique ? Pourtant, pas tant que ça. Faire une retraite silencieuse et partager l’expérience au sein d’un groupe est un moment privilégié pour comprendre que ce que l’on prend pour de la communication n’est en réalité que l’expression de notre égo à tout bout de champ. Nous n’échangeons pas avec l’autre, nous surenchérissons. Nous n’écoutons pas réellement, nous nous servons des paroles de l’autre comme d’un miroir pour revenir à nous et à notre propre blabla. Sommes-nous donc tous si égocentriques ? Sûrement pas. Le fait est que nous y sommes inconsciemment poussés par l’obligation sociale tacite d’avoir quelque chose à dire, tout le temps, sur tout. Apprendre à ne rien dire pour exprimer l’essentiel, voilà ce que l’expérience d’une retraite silencieuse peut nous apporter à tous.