Une fatigue extrême et inexplicable, des maux de tête et des douleurs musculaires ?
Peut-être souffrez-vous d’une maladie méconnue et encore trop ignorée : le syndrome de fatigue chronique.
Le syndrome de fatigue chronique, qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome de fatigue chronique, ou encéphalomyélite, est une maladie qui se caractérise par une très grande faiblesse qui n’a, apparemment, pas de raison d’être et qui résiste malgré tous les efforts du patient pour se reposer. Elle est accompagnée de forts maux de tête, de difficultés de concentration et de douleurs musculaires et articulaires. Les symptômes sont tels que les patients souffrant de fatigue chronique ont un mal fou à exécuter la moindre tâche du quotidien. Le syndrome de fatigue chronique est considéré comme une maladie neurologique soudaine et inexplicable, et, la plupart du temps, il entraîne une détérioration rapide de l’état général du patient, aussi bien physique que psychologique.
Tous les groupes d’âge peuvent être touché par ce syndrome, même les enfants et les adolescents. Mais on note cependant une majorité des cas dans la tranche 20 – 40 ans, avec une majorité de femmes qui sont deux à quatre fois plus atteintes.
Les causes du syndrome de fatigue chronique restent encore floues aujourd’hui, d’autant que la plupart des gens touchés menaient une vie saine et active avant de ressentir cet épuisement tenace. Une piste se profile tout de même de plus en plus, celle d’une infection virale ou bactérienne qui serait l’élément déclencheur en créant un dysfonctionnement du système immunitaire. Mais l’hypothèse que l’exposition à certains pesticides et insecticides pourrait être la cause n’est pas exclue.
Le syndrome de fatigue chronique est une maladie longue. Il semblerait que la phase où les symptômes sont les plus aigus ait une durée moyenne de deux ans. Après cela, la fatigue diminuerait avec le temps jusqu’à disparaitre au bout de cinq ans.
Diagnostic du syndrome de fatigue chronique
Pour le patient atteint, le diagnostic est un vrai parcours. En effet, le syndrome de fatigue chronique ne peut être reconnu que lorsque toutes les autres pathologies qui pourraient être à l’origine de cet épuisement sont exclues. Il faudra donc subir de nombreux tests médicaux pour éliminer la fibromyalgie, l’hypotension, la mononucléose infectieuse, l’hypothyroïdie ou encore les cancers et les maladies inflammatoires et auto-immunes.
Par ailleurs, il est important de distinguer le syndrome de fatigue chronique de la dépression puisqu’une personne déprimée n’aura envie de rien faire tandis qu’une personne victime de fatigue chronique ne pourra rien faire.
Depuis 2015, de nouveaux critères de diagnostic ont été proposés par l’IOM (Institute of medecine of the national academies) :
Trois symptômes sont obligatoires :
- Une fatigue intense de plus de six mois, ne résultant pas d’un effort excessif et non améliorée par le repos, associée à une altération des activités personnelles, professionnelles et sociales.
- Des malaises post-efforts.
- Un sommeil non réparateur.
A ces trois symptômes, une des deux manifestations suivantes doit s’ajouter :
- Une altération cognitive (difficultés de concentration ou troubles de la mémoire par exemple)
- Une intolérance orthostatique, c’est-à-dire une difficulté à se tenir debout.
Il est intéressant de noter que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne reconnait le syndrome de fatigue chronique que depuis 1992.
Quoi qu’il en soit, c’est un diagnostic qui reste difficile car il n’existe aucun marqueur biologique ou organique qui permettrait d’identifier clairement ce syndrome.
Traitement du syndrome de fatigue chronique
Il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir du syndrome de fatigue chronique. Dans les faits, les traitements visent à soulager le patient pour lui rendre un maximum d’autonomie et de capacités. Toutefois, de nombreuses approches parallèles peuvent permettre de vivre mieux avec ce syndrome et tenter de diminuer l’épuisement.
- Un soin particulier accordé à l’hygiène de vie et à l’alimentation. Peut-être la prise de compléments alimentaires.
- Respecter des horaires réguliers.
- Techniques douces de rééducation musculaire.
- Le yoga, la médiation, la sophrologie, la relaxation.
- L’accompagnement psychologique, une aide des plus utiles car beaucoup de « fatigués chroniques » souffrent d’être incompris et exclus.
Il semble, dans tous les cas, que la solution aujourd’hui soit surtout l’apprentissage de sa maladie pour apprendre à vivre avec elle. Connaître ses limites pour ne pas les dépasser, s’écouter, et être très vigilant sur les facteurs aggravants tels que les rythmes irréguliers, l’alcool ou le tabac.
Pour en savoir plus :
Association Française du Syndrome de Fatigue Chronique : http://www.asso-sfc.org